L'offre de vidéo à la demande jugée peu dynamique

Si l'action de la Hadopi est un des volets de la lutte contre le piratage, l'autre est le développement de l'offre légale en ligne répondant aux attentes des internautes en matière d'accès aux oeuvres. En juin, le Centre national du cinéma avait confié à Sylvie Hubac, conseillère d'État, une mission sur le développement des services de vidéo à la demande (VàD). Son rapport, rendu public mardi, dresse d'abord l'état des lieux du secteur. Le chiffre d'affaires de la VàD payante a doublé en France entre 2009 et 2010 à 150 millions d'euros. Mais, constate la mission, avec 5.000 films proposés par une cinquantaine de services, à comparer aux 17.000 offerts par l'américain Netflix, l'offre demeure incomplète, tant en matière de nouveautés que de grands films de catalogue. Elle est de surcroît mal référencée et mal éditorialisée. « Aucun acteur n'investit vraiment sur ce segment d'exploitation des oeuvres, faute d'assurance d'un retour sur investissement » : ni les détenteurs de droits dont certains ne souhaitent pas alimenter le marché de la VàD ? quand un film récent loué en VàD leur rapporte trois fois moins qu'un DVD ?, ni les fournisseurs d'accès Internet (FAI), sauf Orange, pour qui la VàD est peu rentable et sert à mettre en avant le « triple play », ni les éditeurs de services, susceptibles d'enrichir et de promouvoir l'offre, mais pour qui le partage de la chaîne de valeur est bien moins favorable que pour d'autres modes de distribution. « Le temps est compté »Dans le modèle le plus répandu (la location via un service distribué par un FAI), la marge de l'éditeur est souvent inférieure à 15 % du prix public hors taxe, au lieu de 20 % sur un DVD par exemple. Pourtant, avertit le rapport, « le temps est compté » pour que des acteurs nationaux, ceux qui réinvestissent dans la création, établissent des positions fortes face à l'arrivée immimente d'acteurs globaux, comme Google, Netflix... En Allemagne, Apple a déjà conquis avec iTunes 50 % du marché de la VàD. La mission appelle la filière cinéma et audiovisuelle à une attitude plus offensive et à une « alliance dynamique » non pas contre mais avec les FAI et les éditeurs de services. Isabelle Repito
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