Coup d'accordéon chez Millimages et Bac Majestic

Le producteur de dessins animés Millimages et sa filiale de distribution de films Bac Majestic viennent de donner un coup d'accordéon sur leur capital, qui a été réduit à zéro, puis augmenté immédiatement après. En pratique, le PDG des deux sociétés Roch Lener a renforcé son emprise. Chez Millimages, il est passé de 40 % à 71 % du capital, selon une déclaration publiée mercredi par l'AMF. Parallèlement, Millimages a grimpé de 21 % à 78 % dans le capital de Bac Majestic. Ces opérations se sont faites essentiellement par la conversion de dettes - celle de Millimages vis-à-vis de la famille Lener, et de celle de Bac vis-à-vis de Millimages. Parallèlement, 1,85 million d'euros d'argent frais a été levé en Bourse auprès des autres actionnaires, les deux sociétés étant cotées sur Euronext.« Assainir le bilan »Ces opérations étaient destinées à « assainir le bilan » de l'ensemble, en situation financière délicate : les commissaires aux comptes émettent des doutes sur la continuité d'exploitation depuis 2007.Millimages a cumulé 24,4 millions d'euros de pertes depuis 2007, et Bac 15 millions. Les capitaux propres étaient devenus négatifs à hauteur de 3,7 millions d'euros chez Millimages, et 9,7 chez Bac. La trésorerie était devenue quasi-nulle: 398.000 euros chez Millimages, 167.000 euros chez Bac. Cela s'explique notamment par la forte chute de l'activité. Sur les 9 premiers mois de 2010, Millimages a réalisé un chiffre d'affaires de 8,4 millions d'euros, soit trois fois moins qu'au début de la décennie, et Bac Majestic de 5,8 millions (dix fois moins). Chez Millimages, cette chute s'explique en partie par la revente l'an dernier de l'activité documentaires (Gédéon), qui représentait un quart des revenus, et a été rachetée par son fondateur Stéphane Millière. De son côté, Bac a sorti de moins en moins de films en salles : une dizaine l'an dernier, soit quatre fois moins qu'il y a dix ans. Selon « le Film Français », il est devenu le 25e distributeur français, avec 0,29 % du marché. Millimages était rentré au capital de Bac en 2004, aux côtés du fondateur Jean Labadie. En 2007, une « surévaluation des recettes prévisionnelles des films » est constatée chez Bac. Jean Labadie est alors révoqué de son poste de directeur général, et les prévisions revues à la baisse. En 2008, un accord amiable est conclu selon lequel Jean Labadie abandonne son mandat d'administrateur de Bac, vend sa participation résiduelle de 8 % pour 1,9 million d'euros, et touche 184.500 euros d'indemnités. Simultanément, il a créé une nouvelle société de distribution baptisée « le Pacte ». Jamal He
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