En deux jours, c'est une véritable volée de bois vert que Google a reçue de la blogosphère. L'annonce en milieu de semaine de Google Buzz (« La Tribune » du 10 février), un service offrant des fonctionnalités de type réseau social à partir de sa boîte de courrier électronique Gmail, a d'abord été perçue comme une réaction défensive face à Twitter ou Facebook. Mais rapidement, les internautes se sont inquiétés des conséquences sur leurs libertés, ou plus précisément sur la protection de leur vie privée. Car le principe de Buzz est que les internautes qui y adhèrent partagent leurs amis, comme il est de coutume sur Facebook, par exemple. Correspondance privéeÀ un moment où la pression monte sur les réseaux sociaux pour mieux sécuriser les informations privées, Google, pour se lancer dans cet univers, a pris le chemin inverse. Il part d'un service de correspondance privée, les e-mails, pour en faire un dispositif ouvert, non pas sur la place publique, mais à sa « communaut頻 d'amis et de relations. Or ces deux systèmes de communications électroniques correspondent à deux univers différents. « L'une des personnes avec qui je corresponds le plus souvent par e-mail est mon ex-mari, qui me harcèle, et je n'ai aucune envie de partager cela avec mes amis », s'alarme une femme sur un des blogs relayés par le site Techcrunch.com. Un autre s'érige aussi contre Buzz, qui l'amènerait quasiment à avouer qu'il écrit plusieurs fois par jour à sa maman... Une information compromettante dans le monde « libre et indépendant » des sites communautaires. Bien mauvais buzzÀ en croire Google News, plus de 2.000 articles en langue anglaise sonnant l'halali contre Google étaient disponibles vendredi soir sur la Toile. Un bien mauvais buzz pour Buzz...Aussi, Google a-t-il rapidement réagi en corrigeant son service. Dans un « post » mis sur le blog de Gmail dans la nuit de jeudi à vendredi, il explique avoir « apporté des améliorations immédiates sur la base des très nombreuses remarques ». Trois améliorations principales sont apportées :? Il est très clairement proposé, lors de l'inscription, une option permettant de ne pas montrer les personnes que vous suivez ou qui vous suivent.? Il est possible de bloquer d'un clic une personne qui souhaite vous suivre.? La liste des personnes qui vous suivent distingue celles qui ont un profil public des autres.Avec ces dispositions, Google compte bien repartir à l'assaut de Facebook et de Twitter, alors que ces réseaux sociaux deviennent, pour un nombre croissant de personnes, la porte d'entrée du Web. Un usage qui menace la suprématie de Google. Alors que Facebook revendique 400 millions d'utilisateurs, Gmail ne dénombre « que » 176 millions de comptes. Google promet encore d'autres améliorations à Buzz pour tenir compte des remarques des internautes.

latribune.fr

14 Févr 2010, 17:11

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