Pfizer et GSK s'unissent dans la lutte contre le sida

"Ce n'est pas une mégafusion, mais une microfusion ; nous avons créé une biotech de 500 personnes" plaisante Michel Perozzo, patron de la filiale française de Viiv Healthcare. Le dernier-né des industriels de la pharmacie est en fait une co-entreprise entre le britannique GSK (à hauteur de 85%) et l'américain Pfizer (15%). Son domaine : le traitement du sida. Avec un chiffre d'affaires de 1,9 milliard d'euros, Viiv Healthcare se veut une alliance stratégique et commerciale dans un secteur complexe pour les industriels. Retrouver de la croissance"GSK a été un pionnier dans le traitement du sida, mais certaines de ses recherches n'ont pas abouti. De son côté, Pfizer, plus récent dans ce domaine, avait besoin d'une organisation plus solide pour développer ses médicaments [notamment le Celsentri, ndlr]. L'objectif final est de retrouver de la croissance dans cette aire thérapeutique" explique Dominique Limet, directeur général du nouveau laboratoire. Concrètement, chaque groupe conservera la maîtrise de ses recherches amont (préclinique et phase I). "Viiv Healthcare disposera ensuite d'un droit de premier regard sur les molécules qui, si elles entrent dans son portefeuille, seront développées au sein des deux laboratoires actionnaires" détaille Christian Lemarchand, directeur médical de la filiale française.Une molécule nouvelle par an La co-entreprise, qui dispose d'un portefeuille combiné de 10 médicaments commercialisés, compte lancer une molécule nouvelle par an à partir de 2013. Pour l'heure, la plus avancée est un "inhibiteur de l'intégrase" qui devrait entrer en phase III de développement (la dernière avant la commercialisation) à l'automne prochain. "Aujourd'hui, le sida est devenu une maladie chronique, avec laquelle les gens vivent 20 ou 30 ans. Cette évolution pose de nouvelles questions : tolérance des traitements sur le long terme, maladies associées..." souligne Christian Lemarchand.Le VIH touche 33 à 39 millions de personnes dans le monde, dont plus de deux millions d'enfants. En France, deuxième filiale de Viiv Healthcare avec un peu plus de 10% de son chiffre d'affaires, 130.000 individus sont infectés par le virus.PartenariatLe nouveau laboratoire n'indique cependant ni son budget de R&D, ni sa rentabilité. "Malgré le recours aux licences volontaires [octroi d'un médicament à des génériqueurs avant l'expiration de son brevet, ndlr] et une politique de prix préférentiels pour les pays pauvres, nous visons la même rentabilité que les autres industriels grâce aux revenus de la commercialisation dans les pays les plus riches" indique Dominique Limet.Viiv Healthcare se dit ouvert à "toute forme de partenariat" avec d'autres laboratoires et n'exclut pas d'acheter des molécules pour les inclure dans son portefeuille de développement.
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