Medvedev ambitionne de

RussieSi Dmitri Medvedev s'est adressé hier aux deux Parlements de la Fédération sous une forme bien soviétique ? discours fleuve et applaudissements nourris ? le président russe a pourtant annoncé de profonds changements. « Nous devons amorcer une transformation radicale de l'industrie. C'est une question de survie pour la Russie dans le monde moderne », a-t-il ainsi déclaré. La crise économique mondiale a en effet mis à nu les fragilités de l'économie russe. Sa très forte dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières lui a coûté une récession bien plus sévère qu'ailleurs ? de l'aveu même du président. La contraction du PIB russe a été de 10,9 % au second semestre 2009 et de 8,9 % au 3e, selon des estimations officielles provisoires, publiées hier. « À la place d'une économie reposant sur les matières premières, nous allons créer une économie qui produit de nouvelles technologies », a promis Medvedev en suggérant la création d'une « Silicon Valley russe ». Pour moderniser le pays, il a identifié cinq domaines prioritaires : l'efficacité énergétique, le secteur nucléaire, les technologies de l'information, l'espace et l'industrie pharmaceutique. Et il s'en est pris aux « corporations d'État », puissantes structures publiques aux mécanismes opaques pilotées par des proches du Premier ministre Vladimir Poutine et « sans avenir » pour Medvedev. Il faut, selon lui, les liquider à terme, ou les transformer en sociétés par actions. discours ambitieuxParmi ces monstres dévorant le budget russe figurent RosAtom (monopole du nucléaire), RosTechnologuii (armement, métaux, automobile), et VnechEkonomBank (finance). « Le prestige de la patrie et le bien-être national ne peuvent reposer indéfiniment sur les réalisations du pass頻, a insisté le président, en citant l'industrie pétrolière, dont une large partie se trouve aujourd'hui sous le contrôle de l'État. Fidèle à son profil « libéral », Medvedev a également suggéré la réforme d'un système électoral qui a débouché sur la monopolisation de l'espace politique par le parti Russie Unie dévoué à Vladimir Poutine, en demandant que soit supprimée la collecte obligatoire de signatures précédent l'enregistrement des candidats, ainsi que le passage de 7 % à 5 % du seuil de voix nécessaires aux partis pour entrer au Parlement. Bref, Medvedev a fait un discours ambitieux ? à défaut de jouir de la même influence que Poutine dans l'opinion publique? Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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