Le révélateur springbok

RugbyAprès les examens de fin d'année vient le temps des évaluations dans la classe supérieure. Sorti avec mention assez bien de sa classe australe au milieu de Néo-Zélandais et d'Australiens, le XV de France doit maintenant confirmer que sa victoire sur les All Blacks à Dunedin (27-22) n'était pas un éclair isolé. Face aux Sud-Africains ce soir, on sera vite renseigné. Contre la machine à piétiner springbok, les Bleus de Marc Lièvremont essayeront de ne pas prendre sur le pif ce qui se fait de mieux sur la planète rugby.L'Afrique du Sud n'a perdu qu'un seul match cette année (contre l'Australie, 21-6), a laminé trois fois la Nouvelle-Zélande, et les Lions britanniques deux fois. Depuis leur titre mondial en 2007 au Stade de France, les Springboks n'ont jamais fléchi. « Il y a des inquiétudes légitimes, on joue les champions du monde qui depuis deux ans n'ont cessé de progresser », note Marc Lièvremont, sélectionneur des Bleus. Et ça fait trois ans qu'on ne les a pas rencontrés. Avec la flèche Bryan Habana derrière et un paquet d'avants 100 % pur b?ufs, les Français s'attendent à souffrir. « Ils ne sont pas marrants à jouer », d'après Didier Retière co-entraîneur du XV de France, « ils sont à la limite de la règle avec un brin de méchancet頻, selon Damien Traille. Ou encore « c'est une équipe de bouchers », pour Imanol Harinordoquy.choc frontalC'est vrai que question boucherie, l'Afrique du Sud en connaît un rayon. Pour ceux qui auraient manqué un épisode, cette équipe n'est pas connue pour être un modèle de jeu à la main. Elle défonce et vous éparpille façon puzzle. C'est sûr que pour les esthètes que nous sommes, nous Français, ça ne vaut pas un clou question jeu. « Ils seront là sur le combat et si on n'est pas au même niveau qu'eux sur ce domaine ce n'est même pas la peine d'y penser, assure Retière. La première chose, c'est d'essayer de relever le défi sinon ils nous passeront dessus sans aucun doute et aucune retenue. » Mais ce serait réducteur de laisser les champions du monde à ce stéréotype car ils possèdent toujours des trois-quarts très coureurs et des ouvreurs façon tireur d'élite comme Morné Steyn qui officiera ce soir. Pour ce choc, Marc Lièvremont dispose de la meilleure équipe possible, celle qu'il a voulue aussi, en ayant remisé Frédéric Michalak et Yannick Jauzion au placard. Des antipodes, le XV de France a ramené quelques certitudes. Notamment l'assurance qu'elle n'a rien à envier aux nations du Sud sur le plan physique et une charnière Dupuy ? Trinh-Duc plutôt prometteuse. Le Parisien et le Montpelliérain auront l'occasion de sceller leur association pour un bail plus long. Damien Traille revient en grâce à l'arrière, Maxime Mermoz doit confirmer son superbe début de saison. Face à l'exploitCe XV de France a la gueule des bons jours. Celle d'une formation capable de banaliser ce qu'on qualifie d'exploit face aux nations du Sud. À condition de ne pas jouer les agneaux et d'endosser enfin le costume d'un prétendant au titre mondial, à deux ans presque jour pour jour de la finale de la Coupe du monde.
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