Divergence sur les taux américains et allemands

Les récentes divergences de comportement entre les titres de dette américains et allemands annoncent-elles un mouvement de long terme ? Évoluant aux alentours de 80 % depuis mai dernier, la corrélation hebdomadaire qui mesure l'intensité de la liaison entre les obligations d'État à 10 ans des deux pays a chuté d'environ 25 points de pourcentage depuis début décembre, sous 60 %. Un chiffre proche de 100 % indique une évolution de concert. De fait, depuis le 1er décembre, les rendements des titres à 10 ans américains, qui évoluent en sens inverse des prix, ont grimpé de 54 points de base, à 3,72 % contre seulement 15 points pour leurs homologues allemands dont le rendement était mercredi soir de 3,31 %. Ce creusement n'est pas seul à l'origine de la décorrélation relative constatée depuis un mois. « Le marché obligataire d'État américain est traditionnellement plus volatil que son homologue européen. On peut donc avoir des mouvements d'une ampleur très différente sans que cela remette en cause la corrélation existant entre les titres allemands et américains », explique Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.manque de liquiditésLa volatilité a enregistré un pic au mois de décembre sur le 10 ans américain, alors qu'elle diminuait sur le marché allemand. Son origine tient au manque de liquidité de fin d'année, mais également à des facteurs économiques. Dans le sillage des bons chiffres de l'emploi américain annoncés début décembre, les taux américains ont grimpé alors que l'atonie des obligations allemandes traduisait des perspectives de croissance plus sombres pour la zone euro. « Les points bas dans la corrélation des taux d'intérêt sont généralement dus à un décalage dans le cycle économique et la politique monétaire des banques centrales. Ce phénomène est aussi exacerbé par les différentiels des besoins de financement », explique Philippe-Henri Burlisson, directeur de la gestion de taux de Groupama AM. Autant d'éléments qui ont incité le gérant Pimco à transférer en décembre 10 % de son portefeuille des titres de dette américains vers les bunds allemands pour jouer leur hausse.
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