Banesto est la première banque espagnole à détailler son exposition au secteur immobilier

2010 a été chargée en bouleversements pour Banesto : sa présidente Ana Patricia Botín a quitté l'entité pour prendre la tête de Santander UK, début décembre. En outre, la filiale espagnole de Santander a perdu sa place dans l'indice boursier de référence espagnol, l'IBEX 35. Le dernier millésime a, par ailleurs, été difficile pour la banque espagnole dans un contexte économique atone. Sa stratégie basée sur la captation de clients et leur fidélisation n'a pas suffi à endiguer les effets de la crise. La marge d'intérêts baisse de 4,1 % à 1,66 milliard d'euros et l'établissement bancaire obtient un bénéfice net de 460 millions d'euros, 17,8 % inférieur à celui de 2009. Les dotations en provisions de plus d'un milliard d'euros en sont une des causes. Leur hausse est due, entre autres, à l'augmentation du taux de créances douteuses (il passe de 2,94 % à 4,08 %, en dessous toutefois de la moyenne du secteur, de 5,67%) et à la nouvelle norme comptable de la Banque d'Espagne. « Banesto ne dispose plus du matelas de provisions génériques passées de 690 millions à 190 millions entre 2009 et 2010 », commente Nuria Álvarez, chez Renta 4. Le ratio Tier 1 se situe à 9,3 %.Inquiétudes sur la solvabilitéL'établissement ibère était aussi le premier à donner le détail de son exposition au secteur immobilier conformément aux demandes de la Banque d'Espagne. Face aux inquiétudes des marchés sur la solvabilité des entreprises locales, la Banque d'Espagne a en effet demandé à ces dernières de publier dans le détail leur exposition au secteur, un exercice de transparence visant à rassurer les investisseurs. Le superviseur estime que 181 milliards d'euros prêtés au secteur immobilier sont problématiques. Le directeur général, José García Cantera, a toutefois indiqué que Banesto avait déjà fait connaître son exposition lors de précédents résultats.Cette exposition est d'ailleurs « moins importante que celle des autres banques moyennes espagnoles», affirme Nuria Álvarez. Le poids du risque immobilier par rapport au portefeuille de crédits de la banque est d'ailleurs passé de 17,4% à 13,3% en un an. Le problème est qu'« il n'y a pas de reprise visible de l'immobilier. Il est donc peu probable que les risques de retard qui lui sont liés baissent en 2011 », indique l'analyste.Gaëlle Lucas, à Madrid
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