La BCE et la Banque d'Angleterre maintiennent le statu quo... pour l'instant

La Banque centrale européenne est confrontée au casse-tête de la crise de la dette souveraine de la zone euro. La Banque d'Angleterre est attaquée pour son laxisme présumé face à une entêtante inflation, qu'elle a la responsabilité de maintenir en dessous de l'objectif gouvernemental de 2 % en glissement annuel et qui s'obstine à croître de plus de 3 % depuis près d'un an, s'approchant même de 4 %. Toutes deux tenaient jeudi leur premier conseil de l'année. Toutes deux ont maintenu le statu quo monétaire, mais il semble désormais moins assuré que ce soit pour une période prolongée, pour singer le discours de la Fed. La BCE a laissé son taux directeur à 1 %, niveau sur lequel il stationne depuis mai 2009 et la BoE a maintenu son propre taux au plancher de 0,5 %, sur lequel il campe depuis mars 2009. Elles n'ont, pour l'instant, de toute façon pas le choix. Ne serait-ce que parce que les marchés n'étant pas préparés à l'hypothèse d'une hausse, ils seraient gravement déstabilisés. Le gouverneur de la banque centrale de Londres, Mervyn King, sait aussi qu'une remontée des taux représente un scénario cauchemardesque qui étoufferait l'économie au moment où elle va devoir digérer un plan d'austérité qui portera sur quelque 40 milliards de livres sur l'exercice fiscal qui s'ouvre en avril. « Dynamique confirmée »A la BCE, où Jean-Claude Trichet tenait sa traditionnelle conférence de presse, le ton est plus « faucon » que ces derniers mois. Tout en confirmant que le programme de rachat de dette se poursuivait, le président de l'institution s'est montré confiant dans la solidité de la reprise, faisant le constat que « sa dynamique est confirmée ». Il observe surtout que les évolutions disparates des pays membres de la zone euro sont en train de s'estomper et prédit une tendance plus marquée à la convergence cette année. Sur le front de l'inflation, Jean-Claude Trichet admet que les pressions à la hausse à court terme ont augmenté, après la remontée de l'indice des prix au dessus du plafond de 2 % en rythme annuel que la BCE lui assigne, nécessitant « une étroite surveillance ». Mais il relativise les risques de dérive à moyen terme. Un diagnostic qui devrait permettre de procéder lentement à une normalisation de la politique monétaire, à commencer par les conditions de liquidités. La BCE, qui a prorogé le mois dernier son dispositif d'urgence d'allocations de fonds illimitées jusqu'en avril, entend faire « tout ce qui est possible pour décourager l'excessive dépendance des banques aux liquidités banque centrale ». Le marché des changes a entendu le message et l'a interprété à sa manière, en faisant remonter l'euro au dessus de 1,33 dollar, jusqu'à 1,3383. Isabelle Croizard
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