Des catastrophes en chaîne accablent le Japon par

La centrale nucléaire de Fukushima concentrait dimanche la plus grande partie des craintes, dans l'archipel nippon et dans le monde, sur l'évolution de la situation au Japon, après le tremblement de terre de vendredi de magnitude 8,8. Selon le porte-parole du gouvernement Yukio Edano, une fusion pourrait être en cours dans les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, à 250 kilomètres environ au nord de Tokyo (35 millions d'habitants). « On ne peut pas exclure qu'une explosion puisse se produire », a-t-il expliqué. 215.000 personnes ont été évacuées dans un rayon de 20 kilomètres autour de cette centrale, tandis que les capitales étrangères, dont Paris, demandaient à leurs ressortissants de s'éloigner de Tokyo. Car, de fait, le gouvernement nippon semble avoir du mal à estimer la situation, et donc à tenter d'y remédier. « Le Japon n'est pas connu pour sa capacité à prendre rapidement des décisions en cas de crise. Espérons qu'il le fera dans le cas de la centrale », soupire un diplomate européen. L'explosion du réacteur 1 de la centrale a été classée au niveau 4 sur une échelle de 0 à 7 des événements nucléaires et radiologiques (Three Mile Island aux États-Unis en 1979 avait été évalué à 5 et Tchernobyl à 7, en 1986). Le réacteur 3 a connu à son tour dimanche des problèmes similaires, avec une « panne » de son système de refroidissement et les pouvoirs publics craignaient une nouvelle explosion. De plus, un autre problème est apparu dans la nuit de dimanche à lundi dans une centrale de Tokai, à seulement 120 kilomètres au nord de Tokyo. Une pompe du système de refroidissement du réacteur 2 a cessé de fonctionner, mais la pompe de secours s'est mise à fonctionner.Situé à quelques kilomètres de l'épicentre du séisme, Fukushima a subi les secousses mais aussi le tsunami qui a suivi, ravageant des centaines de mètres de littoral habités sur toute la côte Pacifique qui court de Tokyo à Sendai. Surtout, cette partie du Japon continuait dimanche de subir de fréquentes répliques du tremblement de terre, qui gênent un peu plus les travaux de stabilisation de la centrale de Fukushima. Selon l'Agence de météorologie nationale, une forte secousse, de magnitude 7, est probable « à 70 % » dans la région de Tokyo, dans les 3 prochains jours.Pendant ce temps, les secours tardaient à se mettre en place le long de la côte Pacifique du Japon. De Tokyo à Sendai, l'essentiel des dégâts semble concentré autour du littoral. Mais la rupture des communications mobiles, les coupures d'électricité, la pénurie d'essence entravent l'évaluation de la situation. Les habitants des zones touchées réagissent avec calme à la tragédie qui les frappe. Pas d'émeutes ni de panique à Fukushima, ni autour de Sendai, près de l'épicentre du séisme le plus meurtrier qu'ait connu le Japon. À Yuriage, une des villes les plus meurtries par le tsunami de boue dont les images ont été diffusées dans le monde entier, 1.900 des 7.000 habitants avaient été retrouvés sains et saufs dimanche soir. La situation est beaucoup plus dure au nord de Sendai, mais elle demeure floue.Reste à déterminer l'impact qu'aura cette crise majeure sur l'économie du pays et notamment psychologique. Le tremblement de terre de Kobe en 1995 avait causé un traumatisme terrible au Japon en raison de sa gestion calamiteuse. Les autorités s'étaient révélées incapables de réagir vite à la situation. Aujourd'hui, l'ampleur des dégâts déjà constatés laisse augurer que le nombre de victimes recensées, encore modeste, va rapidement grimper de manière exponentielle.Le traumatisme est déjà acquis pour la communauté d'affaires étrangère au Japon. Des centaines de cadres se sont repliés plus au sud du pays, voire dans un pays étranger comme Hong Kong. Le pays, déjà éclipsé par la Chine, devrait voir son attractivité réduire considérablement. « Qui voudra aller travailler au Japon demain ? Quelle épouse acceptera de suivre son mari là-bas ? Qui veut rester après un choc pareil ? » se demande un grand patron français installé à Tokyo.
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