« Bis repetita. » Après avoir augmenté de 0,6 % en février, l'indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,5 % en mars, stimulé essentiellement par le rebond des tarifs de l'énergie (+ 2,1 % dont 3,5 % pour les produits pétroliers), des produits frais (+ 3,7 %), de l'habillement et des chaussures (+?4 %). Sur un an, la hausse des prix s'élève à + 1,6 % et à + 1,5 % hors tabac. Ce dernier étant déterminant dans le calcul du taux du livret A.Cette valse des étiquettes peut-elle durer ? À l'Insee, on estime cette hypothèse peu probable. « La plupart des éléments à l'origine du rebond actuel de l'IPC disparaîtront bientôt », explique Benoît Heitz. Consécutive à la froidure persistante du climat, la hausse des prix des produits frais ne devrait pas résister à l'arrivée du printemps. Quant à l'augmentation des prix des vêtements, elle est considérée comme mécanique après la période des soldes.Seule inconnue, de taille, le prix de l'énergie. Benoît Heitz le reconnaît, le cours actuel du baril de brut qui oscille aux alentours de 84 dollars dépasse nettement les prévisions de l'Insee (75 dollars). Résultat, le prix du litre d'essence est au plus haut depuis juin 2008. La croissance forte des pays émergents, la sortie de crise qui se profile dans les économies occidentales, la reprise des échanges commerciaux à travers le monde (+ 9,5 % en volume selon l'Organisation mondiale du commerce) pourraient, entre autres, soutenir les cours du brut dans les prochains mois. Reste à savoir dans quelles proportions. Si l'on met de côté la volatilité de cet élément, un retour du spectre inflationniste, qui saperait une consommation des ménages déjà fragilisée par l'augmentation du chômage et la faible progression des salaires, est donc exclu. L'Insee table sur une progression de 0,9 % de l'IPC à la fin juin. Fabien Piliu

latribune.fr

13 Avr 2010, 23:46

Partager :