Intrum Justitia se défend de profiter de la crise

Les retards de paiement seraient à l'origine de 23 % des 60.000 dépôts de bilan de PME en 2009, selon Intrum Justitia. Sans en arriver à ces extrêmes, il est clair que les délais à rallonge coûtent cher aux entreprises françaises?: 4 milliards d'euros pour financer les retards de paiement et 36 milliards d'euros passés en pertes chaque année. En période de crise, ce n'est pas sans conséquence. « Si une PME laisse filer 2.000 euros de pertes à un taux de marge de 5 %, pour compenser, il lui faudra générer 40.000 euros de chiffre d'affaires supplémentaire », calcule Pascal Labrue, directeur général Europe du Sud et France d'Intrum Justitia, basée à Lyon. La société est filiale du groupe suédois éponyme, spécialisé dans le crédit management (gestion du poste client), dont l'essentiel de l'activité est constitué par le recouvrement de créances auprès des entreprises (35 %) et des particuliers (65 %).En dix ans, l'activité d'Intrum Justitia en France s'est fortement développée?: de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires et 60 personnes en 2000 à 48 millions d'euros et 492 collaborateurs aujourd'hui. Même si l'entreprise a repris en 2008 deux sociétés (Cronos et SSE, soit l'équivalent de 20 % du chiffre d'affaires d'IJ) et signé un joint-venture avec la Coface fin 2009, sa croissance est avant tout organique et l'a imposée comme un leader du marché, devant Effico (BNP).Code éthiqueDepuis deux ans, son activité (+?7 %) a peu progressé en raison de la crise. Ce qui dément, selon le patron d'Intrum Justitia, l'idée que le recouvrement se nourrit des difficultés des entreprises?: « En période de crise, on a un afflux de dossiers qui nous prend beaucoup de temps et génère moins de marge pour moins de recouvrement. » En revanche, il concède que les crises sont propices au recrutement de nouvelles entreprises qui restent ensuite de fidèles clientes. De même, le recouvrement souffre (a souffert??) d'une image négative chez les débiteurs, principalement les particuliers, dont certains assimilent même une société comme Intrum Justitia à un huissier. « Or, 90 % des interventions sont résolues à l'amiable, seuls 10 % font l'objet d'un litige et d'une action en justice », explique Pascal Labrue dont la société s'est dotée d'un code éthique du recouvrement.Quant à la recette pour obtenir le meilleur résultat, elle tient en deux points. Primo, ne pas attendre. Plus la dette est récente, plus le règlement de la facture est facile à recouvrer?: il s'opère dans 95 % des cas pour 15 jours de retard, contre 10 % si le retard de paiement a dépassé cinq ans. Dans certains cas, Intrum Justitia choisit de racheter la créance à son client pour procéder à l'encaissement. Secundo, l'efficacité et la sérénité du recouvrement. Selon Intrum Justitia, cela est facilité par son rôle de « tiers et médiateur contribuant au maintien de la relation commerciale entre client et débiteur ». « Métier à part entière », selon Pascal Labrue, le recouvrement vu par Intrum Justitia met en oeuvre une procédure en sept règles, adaptée à sept profils de débiteurs permettant d'obtenir in fine des taux de recouvrement de 30 à 80 %.
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