Deux ambitions pour le sport automobile

encontre avec Ari Vatanen et jean todt, candidats à la présidence de la FIA L'élection à la présidence de la FIA va opposer deux figures du sport automobile. Jean Todt, 63 ans, a été directeur général de l'écurie Ferrari de 1993 à 2007. Une période marquée par les cinq titres consécutifs de Michael Schumacher. Le Français, candidat de Max Mosley et donc d'une certaine continuité, retrouve face à lui Ari Vatanen, 57 ans, ancien champion du monde de rallyes et quadruple vainqueur du Paris-Dakar. Le Finlandais prône quant à lui un changement radical du modèle de la Formule 1. Quelles sont vos ambitions pour la FIA ?Jean Todt : L'industrie automobile est à un tournant. Des problèmes comme le réchauffement de la planète et la pollution se posent. Il faut aussi aider les pays émergents, où des familles de 5 personnes roulent sur un scooter sans casque, sur des réseaux routiers déficients. Il faut tout de suite penser à l'automobile de demain.Ari Vatanen : La FIA doit redevenir une structure démocratique tournée vers l'intérêt général. Partout, les systèmes de gouvernance se sont réformés ces dernières années. La Fédération ne peut rester à l'écart de ces changements. Il faut aussi un pouvoir judiciaire indépendant et des commissions spécialisées par sujet, comme la F1, dotées de compétences différentes (médias, juridique?). Quels sont vos projets pour la formule 1 ?J. T. : En F1, comme ailleurs, il faut absolument réduire les dépenses. Dans les rallyes, il n'y a plus que deux constructeurs. Commençons par mettre en ?uvre les mesures de réduction des coûts déjà décidées, comme la limitation du nombres de moteurs par exemple. Les budgets s'établissent entre 100 et 400 millions d'euros. Il faudrait qu'ils se situent entre 100 et 150 millions. On peut y arriver à l'horizon 2012.A. V. : Les équipes doivent réduire les coûts, mais de façon concertée. On ne peut pas demander à Ferrari de réduire de 70% ses effectifs, alors qu'ils ont réussi à créer un modèle de prospérité. Ensuite, le problème est que la F1 est verrouillée. Les sponsors, comme les équipes, n'ont pas leur mot à dire. Les constructeurs, réunis au sein de la Fota, ont failli partir il y a deux mois. Une telle situation devrait nous réveiller. Les accords Concorde [qui régissent les relations commerciales entre Bernie Ecclestone et les équipes, Ndlr] ont été renouvelés pour seulement trois ans. Les constructeurs réclament un meilleur retour en termes de droits marketing et de droits TV, détenus par la société de Bernie Ecclestone (FOM). Que peut faire la FIA ?J. T. : La FIA est légaliste. Je ne vais pas intervenir dans les discussions commerciales entre constructeurs et la FOM. A. V. : Cette répartition des revenus doit évoluer. Je reconnais tout ce qu'a fait Bernie Ecclestone pour le sport, mais cela doit changer. La FIA lui a cédé le droit de commercialiser le championnat pour 100 ans à partir de 2010 pour un peu plus de 300 millions d'euros. C'est très faible!Que pensez-vous de la sanction infligée par la FIA à Renault ? J. T. : C'est une situation extrêmement grave, même si je n'ai pas tous les éléments en main pour répondre. Apparemment, il y a eu une man?uvre terrible, qui est apparue trop tard, un an après les faits. Cela a bouleversé le championnat. Aussi importants soient les enjeux, le rôle du pouvoir sportif est de faire respecter les règles. A. V. : Quand je vois un système où une seule personne est à la fois celui qui mène l'investigation, qui a le rôle de procureur et de juge, je comprends que certains n'aient pas confiance dans le système. Allez-vous soutenir un Grand Prix en France ?J. T. : J'ai déjà discuté avec la Fédération française de sport automobile (FFSA) d'un projet qui partirait d'un circuit existant ou qui choisirait un nouveau promoteur. Il faut le soutien du gouvernement. Si toutes les conditions sont réunies, je verrai d'un ?il favorable la tenue d'un GP en France. On dit que le GP de France ne gagne pas d'argent, mais ceux d'Abu Dhabi, de Bahreïn ou de Malaisie, non plus. Il faut évaluer les retombées au niveau global. Elles sont très importantes. A. V. : Il faut des circuits dans les pays émergents, mais cela ne peut pas se faire au détriment de pays traditionnels, comme la France. Nous avons besoin de circuits partout. N'oublions pas que le promoteur propose mais qu'à la fin c'est la FIA qui décide du calendrier. Il faut tenir compte de la capacité du pays à accueillir un Grand Prix et baisser le coût du plateau le cas échéant. La FIA peut jouer ce rôle d'arbitre. n La FIA est légaliste. Je ne vais pas intervenir dans les discussions entre les constructeurs et la FOM. » Jean TodtLa FIA doit redevenir une structure démocratique tournée vers l'intérêt général. » Ari Vatanen.
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