L'industrie automobile décline en France, pas en Allemagne

vÉhiculesLa production de Renault et PSA en France n'arrête pas de plonger. Une vraie hémorragie. Certes, la chute s'est ralentie au troisième trimestre (? 4,4 %). Mais, sur neuf mois, les usines françaises de Renault et PSA ont vu leurs volumes reculer de 28 % (hors utilitaires). Le phénomène est d'autant plus grave que, dans le même temps, la production de voitures en Allemagne a fléchi de 14 % seulement. L'an dernier, Renault et PSA avaient réduit leurs rythmes de fabrication de 19 % dans leur pays d'origine, Volkswagen, Mercedes et autres BMW de 3 %.L'industrie automobile française s'est largement internationalisée, mais au détriment de ses bases industrielles hexagonales et de son tissu local de fournisseurs. PSA fabrique certes encore 45 % de ses véhicules en France, mais Renault un quart à peine, alors que les constructeurs allemands en produisent encore plus de la moitié outre-Rhin. Et ce, malgré des coûts de production réputés élevés en Allemagne. Pourtant, les firmes germaniques sont beaucoup mieux implantées commercialement hors de leur pays d'origine que les françaises. Volkswagen n'est-il pas le premier constructeur en Chine et au Brésil (à égalité avec Fiat) ? La firme de Wolfsburg, Mercedes ou BMW ne sont-elles pas installées industriellement en Amérique du Nord, contrairement à Renault et PSA ?au niveau des années 1960La production des firmes françaises dans l'Hexagone est revenue l'an passé au niveau de? la fin des années 1960, chutant de moitié par rapport à 1990. Quelle régression ! Les Allemands ont, pour leur part, doublé leur production outre-Rhin entre les années 1960 et la période actuelle ? aidés, il est vrai, par la réunification !La politique de délocalisation dans les pays à bas coûts a été menée en France par un Renault focalisé sur le bas de gamme et le seul critère du prix de revient. L'argument avancé par l'ex-Régie d'une conquête des marchés émergents est partiellement faux. La Twingo slovène ou le break Clio turc ne sont-ils pas quasi exclusivement destinés au marché d'Europe occidentale ?Alain-Gabriel Verdevoye
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