La composante « actions » des obligations convertibles devrait prendre le relais en 2011

Soutenues par de bonnes perspectives boursières, les obligations convertibles en actions devraient connaître une bonne année 2011. Sur le premier mois de l'année, 1,4 milliard d'euros ont été placés en cinq opérations auprès des investisseurs européens. « On avait eu 2,1 milliards d'euros d'émission l'an dernier, mais janvier 2011 est malgré tout un bon mois », estime Xavier Hoche, responsable convertible chez Oddo AM, pour qui entre 20 et 25 milliards devraient être placés cette année, contre 13 milliards l'an dernier. Parmi les groupes venus sur le marché, CGG Veritas puis Pierre & Vacancesnces ont placé respectivement 360 et 115 millions d'euros. Signe de l'appétit des investisseurs, la convertible CGG Veritas a grimpé de 8 % depuis son émission, à 30 euros ce lundi, tandis que celle de Pierre & Vacancesnces a progressé de 4,5 %, à 79,75 euros. Si l'on en croit les analystes boursiers, la performance attendue en moyenne à 10 % des indices européens devrait attiser les convoitises et inciter les entreprises à solliciter le compartiment. Généralement émises avec un coupon inférieur à celui exigé sur le marché obligataire classique, les convertibles permettent aux entreprises de limiter le coût de leur endettement. D'environ 80 milliards d'euros, le compartiment européen est en outre plus facile d'accès que le marché obligataire puisqu'il comprend 50 % d'entreprises non notées. Pour les investisseurs, les convertibles permettent de troquer à tout moment sa créance contre des actions selon une parité de conversion préfixée, et elles ont l'avantage d'être des produits financiers dits « convexes ». En clair, le cours du titre profite davantage de la hausse qu'il ne pâtit de la baisse de l'action à laquelle il est adossé.« La performance des obligations convertibles a été excellente en 2009 avec une hausse de 24 % tirée par la composante crédit, puis l'année 2010 a marqué une pause avec un gain de seulement 4 % lié notamment aux turbulences grecques », explique Xavier Hoche. « Cette année, la partie actions devrait prendre le relais et on pourrait se rapprocher d'une performance de 10 %, d'autant que l'environnement est aujourd'hui propice aux opérations de fusions-acquisitions dont les convertibles bénéficient amplement », ajoute-t-il. Protection des porteurs« Dans la perspective de la poursuite du récent courant de fusions-acquisitions, il est intéressant de noter que des clauses de contrôle sont de plus en plus souvent intégrées afin d'assurer la protection des porteurs de convertibles en cas d'OPA », souligne Jean-Edouard Reymond, directeur général du groupe Union Bancaire Privée et gérant d'UBAM Convertibles Europe. Parmi celles-ci, les clauses de « ratchet » offrent à l'investisseur une bonification temporaire du ratio de conversion, tandis que les « poison put » permettent un remboursement anticipé de l'obligation au pair.
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