France Télécom entre en dépression sociale

télécomsL'urgence. Empêtré dans une série de suicides parmi son personnel, Didier Lombard, le président de France Télécome;lécom, se rend en fin de matinée au ministère du Travail pour y rencontrer Xavier Darcos. Les deux hommes ont la lourde tâche de parvenir à calmer les esprits, préambule indispensable à toute discussion efficace. « C'est un devoir, à la fois pour l'entreprise et le gouvernement, qui est puissamment actionnaire, de se pencher sur la question », souligne Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée. L'État reste en effet l'actionnaire principal de France Télécome;lécom, avec 27 % des parts. De son côté, Christine Lagarde, ministre de l'Économie et de l'Emploi, a demandé la tenue « d'urgence » d'un conseil d'administration extraordinaire du groupe.La partie ne sera pas aisée, puisqu'un nouveau drame a frappé les 90.000 salariés d'Orange. Un cadre lorrain a tenté de mettre fin à ses jours hier midi, lors de la pause déjeuner. « Par le choix du lieu des actes, les personnes en détresse mettent en cause leur univers professionnel », souligne Xavier Major, délégué central CFDT.priorité absolue« On redoute un effet contagion. Arrêter la spirale infernale est notre priorité absolue », indique-t-on chez l'opérateur. Hier, Didier Lombard a parlé aux 500 top-managers du groupe pour leur demander de réunir leurs troupes pour évoquer la situation et libérer la parole. « Les salariés sont choqués. C'est une véritable période de deuil », explique la direction d'Orange.« Extrêmement inquiets par la détérioration du climat », les syndicats de France Télécome;lécom se sont réunis hier en fin d'après-midi pour évoquer la situation. Selon SUD PTT, les organisations syndicales se sont mises d'accord pour demander ensemble une enquête parlementaire sur ce « problème de santé publique ». Elles devraient également réclamer une rencontre avec le ministre Xavier Darcos et la tenue d'un comité central extraordinaire d'entreprise en présence de Didier Lombard. Les syndicats préfèrent par contre attendre l'issue de la rencontre au sommet de ce matin pour mettre sur la table une série de propositions communes. D'ici là, ils agissent en ordre dispersé.SUD PTT demande une réelle remise en cause de la politique de la direction, et la CFDT, un plan d'urgence destiné à renouer le dialogue social, améliorer la prévention et donner du sens à la mutation du groupe. « Nous sommes d'accord pour faire évoluer France Télécome;lécom, mais la direction n'est pas capable de nous dire où elle va », souligne la CFDT. Au début de l'année, les discussions sur le GPEC, plan de gestion prévisionnelle des emplois, avaient échoué.
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