Les fonds peinent à trouver preneur pour leurs participations

capital-investissementLes fonds d'investissement seraient-ils condamnés à l'inaction ? Très effacés sur le marché des acquisitions en raison de l'absence de financement bancaire, les spécialistes du LBO (rachat par effet de levier) rencontrent les pires difficultés à vendre les sociétés de leur portefeuille. En 2008, seules 30 cessions (*) (pour 12 milliards d'euros) ont été réalisées en Europe, contre 89 l'année précédente (pour 54 milliards), soit une chute de 66 %, d'après une étude d'Ernst & Young. Une tendance lourde qui, « au vu du premier semestre, devrait se confirmer en 2009 », explique Michel Gauthier, responsable du département Transaction Advisory Services chez Ernst & Young. « Le frémissement actuel constaté sur le marché des fusions et acquisitions est peu perçu, pour l'heure, dans le secteur du private equity », continue-t-il. En cause ? « L'accès difficile aux financements [pour les acheteurs], ainsi que l'absence d'introductions en Bourse en 2008. Celles-ci ont représenté en moyenne 10 à 15 % des cessions sur les quatre dernières années et sont une voie privilégiée pour les plus grandes entreprises détenues par des fonds d'investissement », répond Laurent Majubert, associé chez Ernst & Young.activisme des créanciersToutefois, les effets de la récession économique pourraient ne plus laisser d'autre choix aux fonds de LBO que d'abandonner certaines de leurs participations. « On peut imaginer [qu'ils] préféreront se retirer de certains investissements difficiles. Dans notre étude, aucun cas de sortie par faillite n'apparaît au titre de 2008. Mais la poursuite du ralentissement économique a déjà changé cet état de fait en 2009 et cela pourrait s'amplifier au cours de l'année », confirme Laurent Majubert. Autre phénomène susceptible de contraindre les acteur du private equity à laisser les clés de leurs participations : l'activisme de certains de leurs créanciers. En effet, lors des renégociations de dette, nombre de banques n'hésitent plus à entrer au capital des sociétés détenues par les fonds, quitte à déposséder complètement ces derniers.Volontaires ou contraints, les acteurs du private equity feront, quoi qu'il en soit, face à « une pression grandissante pour réduire [leurs] portefeuilles afin de rembourser les investisseurs ou faire de nouveaux investissements », concluent les auteurs de l'étude. Alexandre Maddens *?Entreprises dont la valeur d'acquisition était supérieure à 150 millions d'euros.
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