Beau temps sur les obligations catastrophe

Malmenées comme la plupart des autres classes d'actifs à la suite de la faillite de Lehman Brothers, les obligations catastrophe («?cat bonds?»), généralement émises par une compagnie d'assurances ou de réassurances pour couvrir la survenance de sinistres naturels, ont enregistré un rebond remarquable depuis le début de l'été. L'indice d'évolution des prix de ces obligations établi par le réassureur Swiss Re a ainsi atteint 93,03 vendredi dernier, soit une progression de 1,4?% sur la semaine, le plus fort gain enregistré depuis septembre 2004. Cette dixième hausse hebdomadaire consécutive porte à 4 % la hausse de l'indice depuis le 26 juin dernier.« Ce rebond très important et inhabituel au sortir de l'été peut s'expliquer par deux facteurs. Tout d'abord, la saison des ouragans s'est terminée aux États-Unis et il n'y a pas eu cette année de catastrophes majeures. Par ailleurs, de plus en plus d'investisseurs reviennent sur ce marché, car il offre des rendements intéressants et il est possible de bâtir des portefeuilles diversifiés et relativement décorrélés des autres marchés financiers », explique Christophe Fritsch, responsable de l'équipe Insurance Linked Securities chez Axa IM.Après un gel de près de six mois, le marché s'était rouvert en février dernier avec l'émission par la Scor de 200 millions de dollars de « cat bonds ». Depuis, 10 émissions supplémentaires ont permis de lever 1,8 milliard de dollars, contre 2,7 et 7 milliards de dollars en 2008 et 2007. « Cette année, on devrait atteindre environ 3 à 4 milliards de dollars d'émission, et on devrait retrouver en 2010 un niveau proche de 2007 », estime Christophe Fritsch, pour qui la chute de Lehman a fait perdre un an et demi au marché des « cat bonds ».Les obligations catastrophe avaient abandonné 2,1 % sur la semaine suivant la chute de Lehman Brothers, un acteur important de ce marché. L'indice calculé par Swiss Re avait par la suite touché un plus-bas le 5 juin dernier, à 88,85. Un niveau de prix devenu attractif étant donné les rendements proposés. « Aujourd'hui, il est possible d'obtenir des rendements très intéressants compris entre 7 % et 15 %, pour des risques de survenance de l'ordre de 2 % à 3 %. On peut ainsi facilement dégager 10 % de rendement pour des risques quarantenaire ou cinquantenaire », précise Christophe Fritsch, faisant référence à des événements rares se produisant deux fois par siècle au plus.Surtout, la crise a modifié les pratiques du secteur pour offrir plus de sécurité aux investisseurs. Jusqu'à l'effondrement de Lehman, les véhicules qui émettaient la dette pour le compte des assureurs pouvaient placer les liquidités récoltées en produits titrisés, qui sont aujourd'hui remplacés par des obligations d'État de maturité plus courte. Les banques mandatées par les assureurs pour gérer ces véhicules doivent, en outre, apporter régulièrement des collatéraux supplémentaires en cas d'écart de valorisation. n
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