Le candidat social-démocrate optimiste après le duel télévisé

AllemagneAprès un quart d'heure, je n'avais qu'une envie : éteindre. Mais je devais rester pour des raisons professionnelles. » Le commentaire de la candidate des Verts, Renate Künast, sur le débat télévisé qui a opposé, dimanche soir, la chancelière Angela Merkel à son rival social-démocrate, Frank-Walter Steinmeier, résume une grande partie du sentiment général qui dominait hier outre-Rhin. Du reste, l'audience a été décevante : 14,21 millions d'Allemands ont regardé ce duel, soit 7 millions de moins que lors du débat de 2005. Il est vrai que, comme l'a remarqué un des modérateurs, le duel a tourné au duo. La satisfaction du travail accompli ensemble au sein de la grande coalition a souvent pris le pas sur la confrontation. match nul« C'était une discussion pointue entre la chancelière et son vice-chancelier », a résumé l'éditorialiste de la « Bild Zeitung », le quotidien le plus lu du pays. Pas facile alors de désigner un vainqueur. Les sondages réalisés après l'émission penchaient pour un match nul, et les deux partis revendiquaient hier la victoire. La presse et les observateurs saluaient cependant la performance de Frank-Walter Steinmeier, qui s'est montré nettement plus offensif et n'a parfois pas hésité à attaquer de front une Angela Merkel toujours impassible. Revigoré, le candidat du SPD s'est proclamé « clair vainqueur » et espère désormais profiter d'un « vent favorable ».En réalité, une remontée du SPD ne menace guère Angela Merkel. Son parti, la CDU, devrait, avec l'aide de sa s?ur bavaroise CSU, rester en tête et l'alliance SPD-Verts n'est pas en mesure, sans le Parti de gauche allemand, de former un cabinet majoritaire au Bundestag. Du coup, les Allemands auront sans doute à choisir, le 27 septembre, entre la formation d'une alliance « bourgeoise » entre conservateurs et libéraux du FDP, ou la poursuite de la grande coalition, entre SPD et CDU. Une remontée des sociaux-démocrates favoriserait cette dernière hypothèse. Or, comme le soulignait la « Bild Zeitung », le débat de dimanche soir a finalement montré que « ni Merkel, ni Steinmeier ne seraient contre une poursuite de la grande coalition ». C'est si vrai que, hier, la chancelière a dû répéter sa volonté de gouverner avec les Libéraux. Du coup, c'est le combat entre ces deux coalitions possibles qui devrait occuper le terrain des deux dernières semaines de la campagne. Le FDP, déjà en perte de vitesse dans les sondages, ne s'y est pas trompé. Son patron, Guido Westerwelle, qui se rêve futur ministre des Affaires étrangères à la place de Frank-Walter Steinmeier, s'est drapé hier dans la position d'opposant principal à la coalition actuelle. « C'était une soirée qui respirait par tous les pores la grande coalition », a-t-il ainsi déploré, fustigeant « le dialogue avec elle-même » de l'alliance au pouvoir. Le duel des prétendants à la droite d'Angela Merkel a débuté. n Ni Merkel, ni Steinmeier ne seraient contre une poursuite de la grande coalition, assurait la ?Bild Zeitung?.
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