Le consommateur allemand sortirait enfin de sa réserve

Les prévisions de croissance pour l'Allemagne publiées ce jeudi par les quatre grands instituts du pays ont confirmé la vigueur de la croissance outre-Rhin : 3,5 % en 2010 et 2 % en 2011. Une performance qui s'accompagne d'un phénomène nouveau : la demande intérieure prend le relais de l'export pour soutenir l'activité économique. La croissance allemande restera toutefois cette année largement dépendante des exportations qui devraient d'ailleurs connaître une hausse record de 15,3 %. Le solde extérieur apportera ainsi 1,2 point de croissance, alimentant largement la reprise de l'investissement qui contribuera l'an prochain pour 0,6 point à la croissance du PIB. En 2011, tout devrait changer. L'apport du commerce extérieur à la croissance allemande sera faible, à peine 0,3 point, autant que celui des investissements, en raison du ralentissement du commerce mondial. L'Allemagne n'en demeurera pas moins championne d'Europe de la croissance. C'est que, chose nouvelle, la consommation privée, quasi stable depuis 2008, prendra le relais, progressant de 1,4 % et apportant 0,8 point de croissance. Un tel chiffre n'a pas été vu depuis longtemps outre-Rhin. En 2006, la hausse de la consommation avait atteint 1 %, mais elle était contemporaine d'une forte hausse des exportations. Cette fois, la consommation trouvera sa propre dynamique. Salaires en hausse de 2,5 %Après avoir beaucoup épargné en début d'année 2010, les Allemands vont profiter de salaires nets en hausse de 2,5 %, d'une inflation encore faible, et d'un chômage qui va continuer à reculer. Autrement dit, l'économie allemande va en 2011 à nouveau marcher sur ses deux jambes : la consommation étant capable de compenser le « trou d'air » de la demande mondiale. Selon les instituts, le phénomène pourrait se poursuivre jusqu'en 2015. Pour autant, il n'y a pas de révolution : c'est bien le commerce extérieur qui apportera encore au cours des cinq prochaines années le dynamisme de l'économie germanique. Sur la période 2009-2015, le PIB devrait progresser en moyenne d'un quart de point de croissance de plus que la consommation des ménages.Romaric Godin, à Francfort
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