Douze minutes pour faire la rencontre d'une vie, ou, du moins, d'une carrière. C'est le concept des « jobdatings », à l'honneur cette semaine à Lyon, Dijon ou Chalon-sur-Saône, dans le cadre de la 14e Semaine pour l'emploi des personnes handicapées. Dans une vingtaine d'autres villes de France, comme Paris, Clermont-Ferrand, Metz, Bordeaux ou Toulouse, ces rencontres entre travailleurs handicapés et employeurs s'appellent « handicafés », « jobs studios » ou « forums emploi handicap ». Organisée par les trois plus importantes associations d'aide à l'insertion des personnes handicapées (Adapt, Agefiph et Fiphfp), la Semaine pour l'emploi est un rendez-vous incontournable du calendrier social. En 2009, 77.500 entretiens s'y sont déroulés, pour quelques milliers d'emplois à la clé. DémystifierBeaucoup d'entreprises de 20 salariés ou plus y voient l'occasion de se conformer à l'obligation d'emploi depuis les lois de 1987 et de 2005 pour l'égalité des chances. Mais pour les organisateurs, il s'agit surtout d'oeuvrer pour continuer à changer les mentalités. Comprendre, mesurer, démystifier le handicap pour mieux intégrer les handicapés dans une société qui les place, pour l'heure, toujours à la marge. Car, si de plus en plus d'entreprises se saisissent de la question et leur ouvrent leurs portes, un long chemin reste encore à parcourir. En 2010, le taux de chômage des handicapés pointe à 20 %, soit le double de celui de l'ensemble de la population active. En juin 2010, 260.000 handicapés étaient ainsi en recherche d'emploi, dont 38 % de plus de 50 ans (contre 18 % pour l'ensemble de la population active) et 53 % de chômeurs de longue durée (37 %). En règle générale, les travailleurs handicapés sont plus âgés (la moitié ont plus de 50 ans, contre 29 % de tous les actifs), moins formés (83 % n'ont pas le bac, contre 57 %), et plus longtemps au chômage. Intégrer« En cumulant l'âge, le chômage longue durée et la faible formation, les personnes handicapées ont des profils de demandeurs d'emploi qui les pénaliseraient même si elles étaient parfaitement valides », résume Didier Fontana, le président du Fiphfp (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). Handicap moteur, auditif, visuel, psychique ou intellectuel. Visible ou invisible. Les situations de handicap sont multiples, les mesures d'intégration aussi. « L'insertion des handicapés est un acte citoyen au même titre que l'intégration des minorités, des seniors ou l'égalité hommes-femmes », analyse Pierre Blanc, le directeur général de l'Agefiph (Association pour la gestion du fonds d'insertion des personnes handicapées). « Ouvrir le monde du travail aux handicapés revient à les intégrer dans la société toute entière. Et quelle meilleure forme d'intégration que le travail ? »

latribune.fr

14 Nov 2010, 23:19

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