« La résistance de la consommation va se poursuivre »

STRONG>Vincent Mignot Directeur général d'Auchan FranceÀ quoi attribuez-vous la robustesse actuelle de la consommation ?Depuis bientôt un an, nous constatons, en France et dans nos magasins, une belle reprise de la consommation, après un sérieux décrochage en 2008-2009. On peut attribuer une partie de cette croissance à deux facteurs : l'inflation, totalement contrôlée, et le fait que les clients sont prêts à monter en gamme pour mieux se nourrir, pour mieux consommer. Que voulez-vous dire ?On observe, parmi les tendances fortes de consommation, le retour de l'achat plaisir de la part d'une partie de la population qui constate qu'elle n'est pas directement impactée par la crise et qui se remet donc à consommer. Autre fait notable aujourd'hui, les Français se tournent vers les produits de haute technologie et vers ceux qui améliorent leur bien-être et leur santé, comme le bio et les produits fabriqués localement. La résistance de la consommation va certainement se poursuivre, je ne suis pas inquiet.La remontée des prix, liée à la hausse des matières premières, pourrait-elle gripper cet engrenage vertueux ?Le prix est primordial. En 2010, 70 % des consommateurs déclarent faire très attention aux prix, et 91 % d'entre eux les comparent attentivement. L'effort des distributeurs pour maîtriser de l'inflation est, selon moi, l'une des raisons majeures de la reprise de la consommation en France. Nos acheteurs sont actuellement en phase de négociation avec les industriels et il est hors de question de revivre ce que nous avons vécu en 2008, avec des hausses de prix qui avaient entraîné une baisse drastique des volumes. Or, à ce stade, cinquante grands groupes nous présentent des hausses qui sont sans aucune mesure avec celles des matières premières. La loi de modernisation de l'économie, en nous permettant de négocier les tarifs avec les fournisseurs et ainsi de répercuter les baisses aux consommateurs, nous aide, c'est certain, à lutter contre l'inflation et à réamorcer la croissance, en valeur et en volume. Propos recueillis par Sara Sampaio
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