DémographieChaque 11 novembre, la Chine fête ses célibataire...

Personne ne sait comment est née la « journée des célibataires », fixée le 11-11, symbole des branches mortes, comme sont appelés les Chinois sans enfant. Mais elle est populaire dans un pays qui comptera en 2020 23 millions d'hommes de plus que de femmes, autant de foyers célibataires. Cette fête ludique, devenue une source considérable de revenus pour les clubs de rencontres, reflète, au delà du déséquilibre homme-femme, les conséquences de la loi sur l'enfant unique. Selon Harriet Evans, professeur d'études sociales en Chine, les enfants élevés seuls ont peu de chance de se socialiser avec ceux du sexe opposé, ce qui complique par la suite les rencontres et la communication. Les jeunes Chinois sont d'autant peu pressés de se marier qu'il faut trouver le bon candidat. « Il doit gagner plus que moi et avoir de bons guanxi (relations) », confirme Lilian Lau. une journaliste de 25 ans, qui a fêté l'événement dans un bar avec ses amis célibataires. Le mariage est, pour nombre de ces jeunes, symbole de contraintes et de responsabilités qu'ils appréhendent après avoir été durant plus de 20 ans le roi ou la reine du foyer.Trafic de femmesA Pékin, on compte déjà 36,8 millions de foyers célibataires, soit une hausse de 31 % en 5 ans. Cela a entraîné un trafic de femmes en provenance des pays voisins et du sud de la Chine. Dans un pays où l'harmonie sociale est une condition du maintien au pouvoir du parti communiste (PCC), autant de célibataires est une source de troubles sociaux.En outre, se pose l'épineux problème des retraites. Les démographes mettent en garde contre la pénurie de main d'oeuvre, dont les premiers signes sont apparus. A partir de 2011, la population active va baisser. En 2050, elle devra cotiser deux fois plus qu'aujourd'hui en faveur des plus de 60 ans, dont le nombre triplera. Pour le moment, les personnes âgées sont pris en charge par leur enfant, et le conjoint. Ainsi, un jeune couple doit a priori s'occuper des deux couples de beaux parents. « C'est pour ça qu'il est important de trouver un mari de bonne famille. Mes parents m'ont tout donné, c'est à mon tour de leur rendre », explique Lilian Lau.Virginie Mangin, à PékinLa Chine redoute la montée du célibat
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.