Les dépenses de l'Etat baisseront légèrement en 2012

Bercy, qui entend appliquer sans délai la demande de François Hollande d\'une baisse des dépenses publiques -que le ministère préconise depuis des années...- ne se prive pas de souligner qu\'il s\'agit là d\'un événement « historique » : pour la première fois, les dépenses de l\'Etat, considérées au sens large, devraient baisser en 2012. C\'est ce que prévoit le traditionnel collectif budgétaire de fin d\'année (loi de finances rectificative), qui a été adopté en conseil des ministres. Hors charge de la dette et hors pensions -la norme « zéro valeur » sur laquelle Bercy se cale depuis plusieurs années, quelle que soit l\'équipe en place », les dépenses de l\'Etat atteindraient 273,7 milliards d\'euros en 2012, soit 2,1 milliards de moins qu\'en 2011. La norme « zéro valeur » prévoit théoriquement une stabilité des dépenses, soit une croissance zéro en valeur, c\'est-à-dire avant prise en compte de la hausse des prix. En l\'occurrence, il y a diminution. Mieux : même en intégrant la charge de la dette et les pensions, les crédits de l\'Etat diminuent très légèrement (200 millions de moins, à 357,7 milliards) d\'une année sur l\'autre. L\'important, aux yeux de Bercy, est qu\'ils diminuent...Charge de la dette en baisse, grâce à de faibles taux d\'intérêtCette « performance » a été rendue possible par une diminution de la charge de la dette (intérêts versés sur la dette de l\'Etat), par rapport aux prévisions initiales. Grâce à des taux d\'intérêt en diminution quasi constante cette année - à court terme, l\'Etat emprunte parfois à des taux négatifs...-, la charge de la dette s\'élèverait en 2012 à 46,4 milliards d\'euros, contre 48,8 milliards prévus. Par rapport à 2011, il y a là une quasi stabilité (46,4 milliards contre 46,3 milliards), en dépit d\'un endettement évidemment croissant, correspondant au déficit annuel.Il est vrai que la diminution des intérêts versés aurait pu servir à gager certains dépassements de crédits. Bercy a obtenu que ce ne soit pas le cas : les ouvertures de crédits seront compensées par des annulations d\'un montant équivalent (2,1 milliards d\'euros). Toutes les économies réalisées sur la charge de la dette serviront à diminuer le déficit. Celui-ci est estimé à 83,6 milliards, comme prévu en septembre.Mais l\'opération de recapitalisation de Dexia, qui sera comptabilisée sur 2012, pourrait conduire à l\'augmenter, à hauteur de 2,6 milliards. Eurostat décidera s\'il s\'agit d\'une opération financière (sans impact sur le déficit) ou si ces 2,6 milliards doivent accroître le déficit de l\'Etat. En tout état de cause, cela jouera à la marge sur le déficit public (ensemble des administrations) estimé comme prévu à 4,5% du PIB pour 2012. 
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