PSA-GM : la grande alliance qui fait pschitt...

La grande alliance PSA-GM, nouée fin février, fait pschitt... \"GM a renoncé début novembre au projet de fusion entre Opel et la division auto de PSA Peugeot Citroën\", affirme à La Tribune une source française bien informée. Celle-ci confirme l\'information donnée mardi par l\'agence Reuters. Mais la présence de l\'Etat français dans PSA à travers son soutien à la Banque PSA Finance n\'y est pour rien! Car le projet de fusion à parité entre la filiale allemande du consortium américain et les activités auto du groupe français - révélé en octobre dernier par latribune.fr - ... envisageait a priori  des participations minoritaires des Etats français et allemand ! En fait, \"GM a renoncé à cause de la situation financière de PSA\", selon nos informations. Cette fusion est  \"suspendue à tout le moins et vraisemblablement enterrée\", précisent nos sources. Du coup, ce qui devait être une grande alliance stratégique se réduit... à des coopérations. Et encore! Les quatre projets de coopération sur des familles de véhicules, annoncés récemment , \"doivent encore être finalisés\"... En tous cas, ils ne dégageront certainement pas à eux seuls, même s\'ils vont à leur terme, les synergies vantées par Philippe Varin, patron du groupe. Très loin de là!Famille Peugeot \"pétrifiée\"L\'élan s\'essouffle donc, quelques mois à peine après l\'annonce de l\'alliance franco-américaine au terme de laquelle GM a pris 7% de PSA.  \"La famille Peugeot est pétrifiée\", selon un fin connaisseur du groupe. Le groupe familial détient 25,3% du capital de PSA et exerce 37,9% des droits de vote. Tous ceux qui, au sein des instances décisionnelles du groupe, y croyaient sont déçus. Quant aux détracteurs de l\'alliance, ils déplorent pour leur part que l\'on ait perdu du temps et de l\'argent entre-temps pour pas grand chose. Ainsi, le remplacement de la Citroën C5 a-t-il pris un an de retard! La problématique stratégique du groupe tricolore, avec son grand isolement sur la scène intercontinentale, demeure du coup fondamentalement inchangée. Le mariage, dès lors avorté, entre GM et PSA a d\'ailleurs même accru dans un sens l\'isolement du français, puisque la coopération sur les diesels avec Ford a vu, pendant ce temps, son périmètre se réduire et que le partenariat avec BMW dans les hybrides a été remis en cause.Echec pour Philippe VarinC\'est en tous cas un échec pour Philippe Varin, le patron de PSA, qui avait déjà échoué à nouer naguère une grande alliance avec le japonais Mitsubishi. Philippe Varin, âgé de 60 ans, est plus que jamais sur la sellette. Certains affirment même que son mandat, lequel prend fin au printemps prochain, pourrait tout simplement ne pas être renouvelé. A condition qu\'il n\'ait pas été... démis avant.Le hors Europe excluCette alliance, annoncée en début d\'année comme tellement prometteuse, avait déjà vu sa voilure réduite dernièrement. Lors de l\'annonce des quatre projets avec Opel le 24 octobre,  Philippe Varin, patron de PSA, avait en effet confirmé:  \" la Chine n\'est pas incluse dans l\'Alliance PSA-GM\". Quant au projet de petit véhicule conjoint pour l\'Amérique latine, qui devait être l\'un des programmes phares de l\'alliance franco-américaine, le président du directoire de PSA soulignait: \"on a regardé des projets hors d\'Europe. Mais les deux parties ont jugé que ces projets n\'étaient pas assez attractifs\". Le projet de petite voiture hors d\'Europe \"n\'a pas été retenu\", avait-il reconnu. Bref, PSA ne profitera pas du savoir-faire de l\'américain dans les zones géographiques où ce dernier est fort et où le français aurait tant besoin d\'aide (Inde, Amérique latine, Chine).PSA brûle du cashPSA, qui brûle 200 millions d\'euros de cash par mois, de l\'aveu même de Philippe Varin,  doit pourtant trouver des solutions d\'urgence. Au premier semestre, le groupe avait enregistré une perte nette de 819 millions d\'euros. La perte opérationnelle courante de la division automobile s\'élevait à 662 millions, avec une marge négative de 3,3% par rapport au chiffre d\'affaires. Déjà, le consortium a dû faire appel à l\'Etat français pour se porter au secours de sa filiale Banque PSA Finance! L\'Etat s\'est porté garant du refinancement pour des émissions obligataires nouvelles de la Banque PSA Finance, jusqu\'à un montant de 7 milliards d\'euros.
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