Deinove espère séduire les laboratoires pharmaceutiques avec ses antibiotiques

cite>Deinove se lance dans les antibiotiques. La société créée en 2006, qui a levé 12 millions d'euros en avril sur Alternext, est pourtant spécialisée dans les biocarburants. « Mais nous nous sommes aperçus que les bactéries (déinocoques) sur lesquelles nous travaillons sont aussi capables de produire des antibiotiques », explique le directeur général de Deinove, Jacques Biton. Une activité « opportuniste » pour lequel Oséo attribue ce lundi 1,35 million d'euros à Deinove et ses partenaires, le CNRS et la biotech nîmoise Nosopharm.La recherche renaîtLe montant doit couvrir 50 % du projet. « Nous avons identifié 70 souches que nous comptons mener jusqu'au premier essai chez l'animal (souris), avant de vendre le projet à un ou des laboratoires. Nous avons déjà reçu des marques d'intérêts de sociétés de tailles diverses » indique Jacques Biton sans préciser les noms. Après avoir été délaissée faute de débouchés rentables pour les industriels, la recherche sur les antibiotiques renaît progressivement, aiguillonnée par les autorités de santé qui s'alarment de l'apparition de bactéries résistantes aux traitements existants, notamment à l'hôpital.L'assurance-maladie a lancé début novembre une nouvelle campagne de communication pour enrayer le mauvais usage des antibiotiques. Et les grands labos y reviennent, à l'image de Sanofi qui a signé l'an dernier un partenariat avec l'américain Alopexx ou d'AstraZeneca qui a mis la main sur Novexel pour 350 millions de dollars. En 2009, les antibiotiques ont généré 42 milliards de dollars selon le cabinet IMSHealth, soit 5 % du marché pharmaceutique mondial.Jacques Biton attend les premiers résultats de ses essais pour fin 2011 et ensuite trouvera « un accord de licence avec un laboratoire ou cédera [ses] molécules au cas par cas ». Il en espère « quelques dizaines de millions d'euros » de revenus, destinés à financer ses projets de biocarburants. Au 30 juin, la trésorerie atteignait 12 millions d'euros, soit quatre ans de développement permettant de tenir jusqu'à la commercialisation des premiers produits. Des projets peu récompensés en Bourse : depuis avril, l'action Deinove a perdu plus de 40 %. Audrey Tonnelie
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