Petit vademecum pour suivre le débat fiscal outre-Atlantique

STRONG>Un débat fiscal houleuxPour les patrons américains et les Républicains, Obama est enfin sur la voie de la ?sagesse?. Pour les élus démocrates c'est une trahison, voire du « darwinisme social ». C'est dire si l'annonce, le 6 décembre dernier, du compromis fiscal pour la reconduction des réductions d'impôts héritées de l'ère Bush a cristallisé les passions. Et partant, marque une scission très nette entre le président américain et son propre camp. Mais la machine est en route. Lundi soir, le sénat a voté en faveur de ce ?package? à 858 milliards de dollars par 83 voix contre 15, avant un vote final, probablement mercredi. La dernière étape devrait être en fin de semaine, à la Chambre des représentants. Lors de ce vote final, les démocrates ont fait savoir qu'ils feraient une dernière tentative pour obtenir des changements au texte. Un « Plan de relance déguisé »Contrairement à ce qu'il avait appelé de ses voeux durant la campagne, Barack Obama a donc finalement accepté de reconduire pour deux ans les crédits d'impôts pour tout le monde, et pas uniquement pour les ménages gagnant moins de 250.000 dollars par an. Pour se justifier, il a expliqué que s'il n'avait pas cédé en faveur des 2% les plus fortunés, les Américains moyens auraient vu leur facture d'impôts s'alourdir de 3 000 dollars dès le 1er janvier prochain. En contrepartie, il a obtenu le prolongement sur 13 mois de l'assurance chômage. L'autre point important de ce texte est la réduction de 6,2 % à 4,2 % du taux de prélèvement à la source des cotisations sociales. Une mesure censée encourager les contribuables à dépenser plus et, effet multiplicateur oblige, à favoriser la création d'emplois. Mais ce qui hérisse particulièrement les démocrates, c'est le maintien d'exonérations concernant l'impôt sur les successions, considéré pourtant comme le plus juste socialement et l'un des moins dommageables pour la croissance. Les exonérations devraient atteindre 55 % pour les successions d'1 million de dollars et plus, et 35% pour celles à plus de 5 millions de dollars.Les effets sur l'économie S'il est définitivement validé, ce projet devrait, estiment les économistes, apporter un point de croissance supplémentaire l'année prochaine. Et en toute logique, réduire le taux de chômage actuel (9,8 %) d'un point. Considéré comme un deuxième plan de relance, ce « paquet » fiscal est potentiellement un accélérateur de croissance, à condition que les ménages se remettent à consommer. Beaucoup s'inquiètent par ailleurs de son impact sur le déficit public. Ce dernier pourrait rester à près de 10% du PIB l'année prochaine, après en 11,3 % 2009 et 10,5 % en 2010.
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