Etienne Caniard est élu président de la Mutualité française

Le parcours d'Etienne Caniard est un peu celui d'un candide devenu président. À l'origine, il ne se destinait pas du tout au domaine de la santé. Il a été élu mardi, à 58 ans, à la tête de la Fédération nationale de la Mutualité française avec 96,3 % des voix de l'assemblée générale. Comme son prédecesseur Jean-Pierre Davant (lire l'entretien sur la tribune.fr), Etienne Caniard est diplômé de l'Ecole nationale des impôts. Et comme Jean-Pierre Davant avant lui, il s'est engagé précocement dans les instances de la Mutuelle des agents des impôts (MAI) dont il devient président de 1990 à 2000. En parallèle, il est trésorier puis vice-président de la Mutualité de la Fonction publique de 1992 à 1996. Et il devient administrateur de la Mutualité française dès 1994, dont il sera par la suite le délégué aux questions de santé et de Sécurité sociale. L'un des moments clés de son parcours est celui de son entrée au Haut Comité de Santé Publique lors de sa création en 1991 par le ministre de la Santé de l'époque Bruno Durieux. « J'ai été invité à jouer le rôle de candide de l'équipe », raconte Etienne Caniard. Candide, il ne le reste pas longtemps car il se passionne pour les questions de santé et d'économie de la santé. Décrit par ses proches comme un boulimique de travail, il mutliplie les missions dans les différentes agences de la santé. Et c'est en tant qu'expert reconnu qu'il animera les Etats généraux de la Santé en 1998 et 1999 et rédigera plusieurs rapports au gouvernement notamment en 2000 sur « la place de l'usager dans le système de santé » qui a servi de base à une partie de la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades. Santé et dépendanceReprésentant de la Mutualité au sein de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), il en préside la commission santé-prévention de 1996 à 2004. Depuis 2004, il était membre de la Haute Autorité de Santé (HAS) chargé de la qualité et de la diffusion de l'information médicale. De ces diverses expériences, il estime avoir acquis une vision du monde de la santé sous tous ses aspects qu'il s'agisse du financement, de la place du patient ou de l'organisation des soins. Il dresse un constat sévère sur le système de santé actuel qu'il juge inadapté. À cet égard, la réforme de la prise en charge de la dépendance annoncée pour 2011 lui paraît l'opportunité de poser les questions de fond dans la mesure où « santé et dépendance sont liées ». Pour le nouveau président, « la contractualisation avec les professionnels de la santé est insuffisante. Il faut aller plus loin ». Il appelle à une démarche de partenariat de la Mutualité avec tous les intervenants du secteur des organisations syndicales et patronales jusqu'aux agences régionales de santé en passant par les associations de patients. Même s'il considère que « le rôle de la fédération va évoluer », elle reste un lieu d'« élaboration de propositions portées collectivement ».
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