Les émoluements des patrons du CAC 40 en baisse en 2009

Avec 9,2 millions d'euros, c'est Carlos Ghosn, le patron de Renault, qui remporte pour 2009 la palme des rémunérations les plus élevées parmi les présidents exécutifs du CAC 40 selon la douzième édition du rapport annuel de Proxinvest (publié mardi). En tête en 2008, Bernard Arnault(LVMH) n'a touché « que » 7,6 millions d'euros l'an passé, contre 16,8 millions un an plus tôt. Ce qui le classe au troisième rang, derrière Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis). La différence s'explique par un plan de stock-options bien moins généreux pour le patron de LVMH, à 3,6 millions après 12,82 millions un an plus tôt. Pression des actionnairesDe fait, pour la première fois depuis que Proxinvest étudie les émoluements du CAC 40, pas un président exécutif n'a été gratifié de plus de 10 millions d'euros. Le recul des rétributions les plus élevées explique pour bonne partie le recul de la rémunération globale moyenne, de 14,22 % à 3,06 millions. Soit l'équivalent de 173 SMIC. Et le recul des plans d'options et d'actions gratuites, de 46 % en moyenne, en est la principale raison. La rétribution médiane au sein du CAC 40, elle, est restée stable (+ 1,51 % à 2,65 millions). À noter que quatre des patrons du CAC 40 ont touché moins de 1 million : Pierre Gadonneix (EDF), Michel Rollier (Michelin), Philippe Varin (PSA) et Frédéric Oudéa (Société Généralecute; Générale), avec des émoluements allant de 728.994 à 921.577 euros. Pour Proxinvest, la crise explique pour bonne part cette photo. Les sociétés aidées par l'État n'ont pas versé de bonus ou de stock-options. Au delà, la sortie en octobre 2008 du code Afep-Medef a probablement poussé les sociétés cotées à « être exemplaires pour éviter une loi ». La pression des actionnaires a fait le reste, la France étant le pays européen où les résolutions sur les plans de stock-options, actions gratuites et indemnités de départ sont les plus contestées en assemblée générale. Malgré cela, sept patrons dépassent encore la limite du « raisonnable » fixée par Proxinvest, à savoir 240 SMIC (soit 4,3 millions d'euros). Ils étaient 21 en 2007, et même 32 lorsque Proxinvest a fixé ce seuil, en 2005. Il reste donc du chemin à faire. Proxinvest se dit ainsi préoccupé par des bonus à court terme trop élevés. La préférence devrait aller à la part sur le long terme, fixée en fonction de critères de performance lisibles. LVMH est notamment montré du doigt pour un bonus de 2,3 millions d'euros « inchangé alors que deux des trois critères servant à son calcul baissent en 2009 ». Le cabinet de conseil aux investisseurs juge par ailleurs certains salaires fixes trop élevés. Pierre-Henri Leroy, son président, s'est donc fait l'avocat des actionnaires mardi, réclamant pour eux la possibilité de se prononcer en assemblée sur la politique de rémunération des dirigeants (fixe et variable) et des présidents non exécutifs.
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