Prix : une étrange stabilité

À première vue, l'indice des prix à la consommation en France n'est perturbé ni par la flambée des prix des matières premières, ni par celle de l'immobilier qui ne s'est pas encore répercutée dans les loyers. Et ce, contrairement à ce que l'on observe au Royaume-Uni, dont la hausse annuelle des prix atteignait 3,3 % en novembre, mais aussi en Finlande, ou dans les nouveaux pays européens. Avec une hausse des prix limitée à 0,1 % en novembre, et à seulement 1,6 % sur un an, la France connait une grande stabilité des prix qui doit rassurer le président de la BCE, Jean-Claude Trichet. Mais qui est surtout caractéristique de ces périodes de crise, comme en 1995. Derrière cette stabilité, se cachent des poussées très fortes : le prix de l'énergie (+ 10 % sur un an en raison de la hausse de 12,2 % des prix des produits pétroliers), les prix des produits frais (+ 7,2 %) dont les légumes (+ 9,9 %). De même, poussé par de nouvelles taxes, le tabac a-t-il repris sa hausse (+ 5,8 %). Si ces hausses passent donc inapercues, serait-ce que les autres lignes qui composent l'indice sont en forte baisse ? En termes moins statistiques, l'économie française, toujours anémique, serait-elle en vérité en déflation, cachée par la hausse de certains postes pesant fort lourds dans l'indice ? Stabilité, pas déflationDe fait, nombre de prix baissent en novembre, et même sur l'année : les transports et télécommunications, les services liés aux activités touristiques, les produits manufacturés, l'habillement et les chaussures. Les premiers reflètent donc bien l'activité du pays. À 0,7 % l'an, l'inflation sous-jacente est vraisemblablement au plus bas. Mais le chef de la division des prix à la consommation de l'Insee, Patrick Sillard, se refuse à voir dans cette inflation la plus basse depuis quatre ans, les signes précurseurs d'une déflation : « C'est une stabilité des prix, pas une déflation » dit-il. Et en ce mois traditionellement creux, on constate toujours une petite inflexion à la baisse de la tendance passée, tandis que le dernier mois de l'année voit revenir les traditionnelles hausses de prix. Pas de craintes donc, d'autant qu'en 2011, on devrait finir par voir dans l'indice, l'impact des flambées actuelles. Y compris la reprise attendue de la hausse des salaires. Ouf ! On a eu peur.
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