La Hadopi n'enverrait que 2.000 emails par jour aux internautes

Environ 2.000 emails par jour. Tel serait, selon des sources concordantes, le volume actuel de courriers électroniques qu'envoie aux internautes la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). Dans l'immédiat, ce volume devrait rester à ce niveau, mais il devrait ensuite monter en charge. C'est un niveau nettement inférieur à l'objectif fixé en 2009 par le gouvernement lors du vote de la loi Hadopi de 10.000 emails par jour. Il est aussi très inférieur au nombre d'adresses internet suspectées de téléchargement illégal et adressées par les producteurs de musique et de films à la Hadopi : 50.000 par jour - moitié pour la musique, moitié pour le cinéma. Autrement dit, la Hadopi ne traite actuellement que 4 % des adresses Internet de pirates collectées sur les réseaux d'échange (peer-to-peer ou p2p) par les ayants droits. Interrogée, la Hadopi s'est refusée à tout commentaire, comme elle le fait depuis l'envoi des premiers emails le 1er octobre. En novembre, elle a de même opposé une fin de non recevoir au chef des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, qui l'interrogeait sur ce point, le renvoyant à son futur rapport d'activité, dont la publication est prévue mi-2011... démarrage lentMais on pourrait connaître les premiers chiffres avant. La Hadopi déclare en effet qu'elle tirera un bilan de l'envoi des emails « 3 ou 6 mois » après le début du processus, soit début janvier, ou début avril. Mais elle entend tirer un bilan « global », qui inclura aussi « une évaluation de l'impact de cet envoi d'emails sur les pratiques des internautes, c'est-à-dire notamment sur le téléchargement illégal ». Apparemment, l'autorité administrative attend donc pour communiquer d'avoir quelques nouvelles positives à annoncer. Dans l'intervalle, elle ne semble avoir aucune envie de dévoiler des chiffres plus que modestes, et assure que ce n'est pas le sujet le plus important. Reste que, face à ce mutisme, il est impossible de vérifier les différentes thèses qui circulent pour expliquer ce lent démarrage. Apparemment, l'autorité de lutte contre le piratage a dû surmonter divers problèmes opérationnels pour se mettre en route, à la fois en interne, mais aussi dans ses échanges d'informations avec les fournisseurs d'accès Internet. Elle a aussi tenu à mener un processus le plus solide possible d'un point de vue juridique, afin de limiter les contestations apparemment avec succès à ce jour. En outre, elle aurait voulu écarter les fausses adresses Internet, que des pirates avaient promis d'injecter en masse dans les réseaux peer-to peer. Ce tri nécessite de longues vérifications, mais il a apparemment porté ses fruits : il y aurait eu moins de 10 % de fausses adresses lors des premiers envois, selon le site PC Inpact. Enfin, la Hadopi a apparemment préféré se mettre en route de manière très progressive, plutôt que de reporter son démarrage une fois de plus, vu l'important retard accumulé. Le gouvernement, lors de l'adoption de la seconde loi Hadopi, avait promis l'envoi des premiers emails avant « fin 2009 ». Puis, lors de l'installation la Hadopi en janvier 2010, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand évoquait un envoi « entre avril et juillet 2010 ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.