Pour la première fois depuis la crise, JP Morgan doute

La fête est finie pour JP Morgan et vraisemblablement pour l'ensemble des banques. Au quatrième trimestre, l'établissement américain a engrangé un résultat net de 3,3 milliards de dollars, en léger recul de 9 % par rapport au troisième trimestre. Sur l'année, le bénéfice net s'inscrit à 11,7 milliards d'euros. Mais en réalité, la banque a subi un réel coup d'arrêt. Par rapport au trimestre précédent, ses revenus ont baissé de 12 % en raison d'une chute de 35 % de ceux de la banque d'investissement, après neuf premiers mois exceptionnels sur les marchés, notamment de taux. Ces derniers ont chuté de près de 50 %, provoquant le trou d'air. Mais Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, a préféré réduire l'enveloppe de bonus de 80 % à 549 millions de dollars pour préserver un résultat net stable à 1,9 milliard de dollars. La banque d'investissement a permis au groupe de générer près de 60 % de ses profits et de conserver des résultats financiers solides. Car les autres métiers ont affiché des performances médiocres. Les cartes de crédit sont en perte (? 306 millions de dollars) pour le cinquième trimestre de suite en raison des provisions pour défaut de paiement qui restent élevées. Mais c'est la banque de détail qui inquiète. « Nous ne savons pas quand aura lieu la reprise »Pour la première fois depuis la crise de l'automne 2008, cette division tombe dans le rouge avec une perte de 399 millions de dollars en raison d'un effet cumulé de la baisse des revenus et de la hausse des provisions. « Nous observons une stabilité des taux de défaut, mais le coût du risque reste élevé car l'emploi et les prix de l'immobilier demeurent fragiles. Nous restons donc prudents », a déclaré Jamie Dimon. La perspective de baisse des provisions permettrait à la banque de profiter à plein des acquisitions l'an passé de Bear Stearns et Washington Mutual. Grâce à ces opérations, les revenus du groupe ont progressé de 50 % pour atteindre le seuil symbolique de 100 milliards de dollars en 2009. Malgré cela, le patron de JP Morgan, dont les rares déclarations sont très écoutées, a adopté un discours pessimiste pour l'avenir. « Nous ne savons pas quand aura lieu la reprise », a-t-il déclaré. Il a toutefois reconnu qu'il y avait « de bons signaux à l'extérieur mais l'économie récupère », a-t-il ajouté. Signe extrême de prudence, le directeur général attend « un vrai rétablissement » pour distribuer un dividende. À la suite de ces propos, le cours de JP Morgan reculait en séance de 2,4 % à 43,62 dollars à Wall Street. Ce décevant quatrième trimestre est de mauvais augure avant la série de résultats la semaine prochaine avec notamment ceux de Goldman Sachs et de Bank of America.
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