Rugby : enfin la fin de la disette pour Clermont ?

Il y a des succès qui sonnent comme des coups de tonnerre dans la triste grisaille et la froideur de ce début d'année 2010. En s'imposant 16-15 sur la pelouse du Stade toulousain dimanche 10 janvier, Clermont a mis fin à l'invincibilité toulousaine cette année au Stadium. Mais surtout, les Auvergnats ont réveillé leurs envies de titres. Avant de revenir aux affaires courantes du championnat de rugby, l'ASM doit digérer une sorte de huitième de finale de Coupe d'Europe aujourd'hui face aux Ospreys, un club gallois. Victoire impérative face aux Celtes avant de valider la qualification le week-end prochain face aux Italiens de Viadana. "On va prendre une déculottée"« Le petit nuage, on en est descendu rapidement après notre succès sur Toulouse, assure Julien Malzieu. On a vu des images des Ospreys et si on ne fait pas ce qu'il faut, on va prendre une déculottée devant notre public. On s'est donc vite calmé et on s'est vite projeté de nouveau sur le travail. » La Coupe d'Europe, un exercice où Clermont ne slalome pas aussi bien qu'en championnat puisque que la formation auvergnate ne compte que deux petits quarts de finale. Tout le monde est prévenu : Clermont a enfilé sa tenue de favori au Brennus. Clermont en championnat, c'est : leader à égalité avec Castres, deuxième meilleure attaque, meilleur marqueur d'essai, et 11 points de bonus glanés dont 7 offensifs. Ce qui signifie que les Jaunards ne font pas de prisonniers lorsqu'ils doivent dérouiller les petits du championnat. L'ouvreur australien Brock James canarde toujours aussi bien avec la deuxième place du classement des réalisateurs derrière Jonny Wilkinson, et sa doublure Lavea est plus qu'un faire-valoir.Impression de continuitéAnnée après année, Clermont change en donnant une impression de continuité. Vern Cotter est resté l'entraîneur, les glorieux cadres comme Rougerie ou Vermeulen sont encore d'attaque, et ceux qui arrivent comme Morgan Parra mènent bien leur barque. L'ambition générale, ce n'est un secret pour personne, est concentrée sur ce bout de bois qu'est le Brennus. « Le groupe a conscience de ce qui se passe, avance Aurélien Rougerie, la route est encore très longue, le mois de janvier est très important pour le championnat et la Coupe d'Europe. Il faut rester humble. » Maléfices et esprits malinsDans cette soirée de juin où le titre se joue, des forces supérieures entrent en jeu. D'aucuns parlent de maléfices, les plus rationnels des quelques détails qui vous transforment de perdant magnifique en champion de France. Peut-être que, comme dans les légendes américaines, le Stade de France, où se déroule la finale, est bâti sur un ancien cimetière indien et que certains esprits malins viennent tourmenter les Clermontois aux moments les plus critiques d'une finale. Si quelqu'un vous assure qu'il a vu Clermont soulever un Bouclier de Brennus, ne le croyez pas, c'est un menteur. Carton plein dans l'échec, avec dix finales de championnats perdues en autant de tentatives. La onzième sera peut-être enfin la bonne, d'autant que Toulouse n'est pas aussi fort, que Perpignan ne va pas refaire le coup deux ans de suite, que le Stade Français boite et que le Racing ou Toulon sont trop frais. Ce groupe a trop perdu pour ne pas enfin gagner avant une séparation.
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