Si les majors de la construction raflent nombre de grands chantiers, les poids moyens du secteur tirent aussi leur épingle du jeu. Ainsi, Spie Batignolles affiche, malgré la crise, un carnet de commandes de 1,4 milliard d'euros à la fin février 2010, à comparer à 1,2 milliard un an plus tôt. L'entreprise plus que centenaire s'est vu confier, notamment en fin d'année 2009 et début 2010, nombre de nouvelles affaires par des maîtres d'ouvrages publics. Elle construira le premier bâtiment industriel destiné à la fabrication des aimants supraconducteurs du futur réacteur Iter à Cadarache (Bouches-du-Rhône), le tunnel de la Croix-Rousse et le métro de Lyon (Rhône), la station d'épuration des Grésillons (Yvelines) ou encore un établissement pour personnes âgées dépendantes à Harcourt (Eure). Si la commande privée reste durablement en panne, la société présidée par François-Xavier Clédat a tout de même remporté des affaires, comme le centre commercial Carrefour à Chambourcy (Yvelines) ou les futurs bureaux de M6 à Neuilly (Hauts-de-Seine). Spie Batignolles a bien traversé la crise : son chiffre d'affaires a reculé de 6 % pour passer de 1,8 à 1,7 milliard d'euros, mais la marge opérationnelle s'est maintenue à 3,2 %, le résultat d'exploitation ayant atteint 54 millions (contre 59,9 millions à fin 2008). Cette résistance témoigne de la mutation vécue par les entreprises de BTP depuis la crise de 1995 - 1996. Alors qu'elles ont longtemps eu des effectifs en surnombre, elles ont appris à recourir à l'intérim et à avoir des structures à minima, pour maintenir l'emploi. Ainsi, Spie Batignolles, qui emploie 9.100 salariés, a ramené le nombre de ses intérimaires de 1.500 avant la crise à 800. Filière durable« Nous avons aussi pris l'habitude de faire davantage appel à la sous-traitance et surtout mieux organisé la mobilité au sein de l'entreprise, relève François-Xavier Clédat. La productivité s'est aussi améliorée. Et nous faisons face à beaucoup moins de contentieux qu'autrefois. Nos offres nous permettent de mieux préparer les projets ou les chantiers en amont avec nos clients et de mieux les suivre en aval. Nos services juridiques, dont le nombre de collaborateurs s'est réduit par rapport aux années quatre-vingt dix, se sont recentrés sur la préparation des contrats », poursuit-il. Pour 2010, Spie Batignolles entend beaucoup travailler sur la maîtrise de l'énergie et le développement durable en lançant des « éco-offres » pour réduire l'impact énergétique des ouvrages bâtis et orchestrer la rénovation des bâtiments publics et privés, comme il le fait déjà pour la Maison de la radio ou la tour Cristal à Paris. S. Sz.

latribune.fr

15 Mars 2010, 23:20

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