Tommy Hilfiger tombe sous la griffe d'un géant de la mode

Phillips Van Heusen retrouve de l'appétit. Sept ans après s'être offert Calvin Klein, le groupe américain de mode (2,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires) s'apprête à mettre la main sur Tommy Hilfiger, une marque de sportswear née à New York en 1985, même si la société est basée à Amsterdam. Phillips Van Heusen déboursera 2,2 milliards d'euros pour cette emplette. Il versera 1,9 milliard à Apax Partners, propriétaire de la marque depuis 2006. Mais il fera aussi entrer Apax au capital à hauteur de 276 millions d'euros et assumera les 100 millions d'euros de dettes de Tommy Hilfiger. Le tout par endettement.jolie plus-valueL'opération permet à Apax Partners de sortir d'une société que, fin 2007, il prévoyait d'introduire en Bourse, avant de se raviser à cause de la crise financière de 2008. Cette cession-là lui assure une jolie plus-value. L'affaire n'était pas entendue. En 2006, le fonds d'investissement londonien avait repris Tommy Hilfiger pour 1,2 milliard d'euros à son fondateur. Lequel coule, depuis, des jours heureux sur l'île Moustique. Fred Gehring, PDG de Tommy Hilfiger, n'a, lui, pas chômé. En quatre ans, la marque a quasiment doublé son parc de magasins, à 1.002 fin 2009, racheté son licencié japonais et relancé ses ventes sur un créneau moyen-haut de gamme que la coqueluche des groupes de hip-hop afro-américains avait abandonné à la fin des années 90. Son chiffre d'affaires devrait atteindre 2,25 milliards de dollars sur son exercice 2009-2010 clos fin mars, contre 1,7 milliard en 2006. Avec Tommy Hilfiger, Phillips Van Heusen double quasiment de taille. Il devrait se hisser au quatrième rang mondial des groupes de mode, derrière VF, Ralph Lauren et Esprit, avec 4,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Le groupe espère beaucoup de cette marque plus connue des Européens que Calvin Klein. à en croire l'américain, elle sera la tête de pont de Phillips Van Heusen en dehors des états-Unis et plus particulièrement en Europe. Le nouvel ensemble tirera 63 % de ses ventes de l'export, contre 10 % seulement pour Phillips-Van Heusen. Et le groupe américain espère en dégager 40 millions de dollars de synergies.Cette mega-opération illustre, une fois de plus, la volonté des grands groupes de se constituer des portefeuilles diversifiés de marques internationales adossées à un gros réseau de boutiques à leur enseigne. Elle intervient deux ans après l'OPA du groupe suisse Maus sur le suédois Gant et alors que PPR cherche à vendre ses enseignes Fnac, Conforama et La Redoute pour s'emparer d'une marque de mode internationale.
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