Le grand retour des business angels

Ils sont quelques dizaines sur la place de Paris. Ils ont la quarantaine et un point commun?: la Net-économie les a rendu riches. La plupart continue d'exercer leurs talents d'entrepreneur. Mais tous, en particulier Xavier Niel (le fondateur de Free), Marc Simoncini (Meetic), Fabrice Grinda (Aucland) ou depuis jeudi Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister) ont décidé de mettre au service de jeunes pousses leur expérience, leur réseau, et surtout leur argent. Mener une start-up au succès relève du défi. Ces entrepreneurs à succès ont-ils plus de flair que les autres?? Une chose est sûre. Ils sont très médiatisés et leur parole est d'or dans le petit monde de l'Internet. Et pour une start-up, avoir à son tour de table Xavier Niel, qui a lancé son fonds en février, Kima Ventures, ouvre bien des portes, rassure les banquiers et facilite les deuxièmes tours de table conclus auprès de fonds d'investissement de capital risque, plus traditionnels.Sur la place de Paris, tous ont leur style. Du business angel amateur, comme Jacques-Antoine Granjon de Vente-privée, au fonds d'investissement institutionnel. C'est cette option qu'ont choisie Pierre Kosciusko-Morizet, Geoffroy Roux de Bézieux (The Phone House, puis Virgin Mobile France), Stéphane Treppoz (ex-AOL France, créateur de Sarenza), et Ouriel Ohayon (TechCrunch France). Ils ont donné, jeudi, le coup d'envoi de Isai, un fonds destiné aux start-up. « Nous nous situons entre les business angels et les fonds traditionnels, qui ont du mal à investir moins de 3 millions d'euros », indique Pierre Kosciusko-Morizet. Doté de 24 millions d'euros, une somme amenée à atteindre 30 millions, Isai veut injecter entre 500.000 euros et 1,5 million d'euros par projet au rythme de un par trimestre pour une part du capital allant de 25 % à 33 %. Trois institutionnels (Crédit Mutuel, CDC Entreprises pour le Fonds stratégique d'investissement et XAnge) ont injecté la moitié de la somme, une soixantaine d'entrepreneurs, dont les noms ne sont pas cités officiellement, le reste. Les fondateurs d'Aufeminin (Anne-Sophie Pastel et Marc-Antoine Dubanton), de Travelprice (Roland Coutas), de Kelkoo (Pierre Chappaz) ont potentiellement ouvert les cordons de la bourse... Si Pierre Kosciusko-Morizet et ses acolytes ont misé peu d'argent personnel, 500.000 euros en tout, Xavier Niel et Marc Simoncini ont lancé sur leurs deniers personnels des fonds de plus grande envergure. Le premier a créé avec Jérémie Berrebi (fondateur de Net2one) Kima Ventures, doté de 10 millions d'euros. « Nous voulons investir dans 100 start-up en deux ans, au rythme de une par semaine », explique le trentenaire. Depuis février, Kima a bouclé treize dossiers (Lengow, Fresh Planet, iAdvize...), investissant en moyenne 100.000 euros. Xavier Niel investissait déjà depuis plusieurs années à titre personnel dans nombre de start-up, sans toujours avoir le temps de faire une sélection rigoureuse des dossiers. Avec Marc Simoncini, plus proche compère de Jérémie Berrebi et Xavier Niel, ils se passent les dossiers, testent les concepts, s'entraident. Mais le créateur de Meetic, qui veut réinvestir les 100 millions d'euros engrangés lors des ventes d'iFrance, de 1000mercis et d'une partie d'actions Meetic, a une autre stratégie. « Nous voulons nous impliquer vraiment. C'est pourquoi je ne pense pas suivre plus de vingt dossiers en simultané. Les fondateurs peuvent me joindre à tout moment, c'est un peu comme si je bossais avec eux », explique Marc Simoncini, qui vient d'installer une équipe de quatre personnes à Paris dédiée à son fonds Jaina. multiples fondsLa petite bande discute aussi avec Jean-David Blanc (Allociné), et Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée). Ces deux derniers ont mis, au côté de Xavier Niel et de Marc Simoncini, un million d'euros dans AppsFire, la start-up d'Ouriel Ohayon. Pour le moment, Jacques-Antoine Granjon, occupé à 1.000 % par Vente-privée n'est pas très actif. « J'adore ça, mais je n'ai pas le temps, et si j'investis c'est pour m'impliquer », explique celui qui a pris un ticket dans Fresh Planet au côté de... Xavier Niel. également très actifs, les frères Rosenblum - Steve et Jean-Émile - fondateurs de Pixmania. Ils ont créé il y a trois ans Dot Corp, dotée de 15 millions d'euros, qui a notamment Deezer en portefeuille, misant des tickets de 300.000 euros à 6 millions d'euros. Dot Corp s'apprête à investir dans les jeux sociaux sur Internet avec Marc Simoncini et Xavier Niel. Sont-ils en concurrence?? « On se passe les informations. On se fait confiance. C'est difficile de savoir si un dossier est bon ou pas », indique Steve Rosenblum.
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