L'immobilier commercial organise sa riposte face à Internet

Internet est un défi pour nombre d'industries. Les enseignes de distribution s'y sont adaptées avec plus ou moins de succès. Mais le Net touche aussi les gestionnaires de centres commerciaux, qui perçoivent les loyers versés par les enseignes. Le Salon de l'immobilier et des équipements commerciaux (Siec), qui se tient mercredi et jeudi à Paris, veut voir dans les relations e-commerce/commerce traditionnel un levier de sortie de crise. Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), 25 milliards d'euros ont été dépensés sur le Web en France en 2009. Pour autant, les ventes en ligne n'ont pesé que 4,5 % du commerce de détail dans l'Hexagone. Mais, selon la Fevad, elles vont quasiment doubler d'ici à 2012, à 46 milliards d'euros. Chaque année depuis 2000, ces ventes ont progressé beaucoup plus vite que celles des magasins physiques.Shopping convivialAu-delà, toutes les formes de distribution, des produits culturels à l'habillement, sont affectées par Internet. « Les agences de voyage ou de développement photo ont entamé une migration largement irréversible », note Alyne Sylla-Wallbaum, directrice déléguée des relations extérieures d'Unibail-Rodamco, le leader européen de l'immobilier commercial. « D'autres comme les grandes enseignes d'équipement de la maison sont moins concernés : Internet ne pèse pour eux que l'équivalent d'un ou deux magasins. La distribution alimentaire, enfin, est la moins développée sur le Net, à cause notamment de la complexité de la logistique induite par l'achat en ligne. »Au demeurant, « une baisse de 10 % du chiffre d'affaires des enseignes locataires des centres commerciaux ne ferait varier, dans le pire des cas, que de 2 % à 3 % des loyers encaissés par les entreprises spécialisées dans ces centres », assure Michel Varaldo, analyste à la Société Généralecute; Générale. Les grands de l'immobilier commercial n'en cherchent pas moins à riposter, en jouant des forces et des faiblesses d'Internet. « Les sites en ligne sont disponibles 24 heures sur 24 et proposent une offre potentiellement illimitée, note Alyne Sylla-Wallbaum. Nous cherchons en réponse à proposer des nocturnes ou des ouvertures quand la loi le permet, faciliter les livraisons, développer des cartes de fidélité ou des applications de téléphonie mobile, les consultations sur Internet influençant les achats off-line. » Les centres commerciaux sont aussi rénovés pour offrir un shopping plus convivial que l'achat par Internet. De fait, certaines enseignes qui étaient de pure-player Internet ouvrent des magasins, attestant du caractère irremplaçable du commerce physique comme outil marketing.
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