« Pas de croissance durable sans institutions »

Pour le président de la Banque Ouest africaine de développement, Abdoulaye Bio Tchané (1), pas de doute, « l'Afrique va mieux ». Pour autant, l'ex-directeur Afrique du FMI se défend de tout afro-optimisme béat que pourrait alimenter une décennie de croissance. « Le potentiel est immense », souligne M. Bio Tchané, qui rappelle que le continent concentre un tiers des richesses naturelles mondiales et dispose d'une population jeune, « la plus optimiste du monde ». Mais, nuance le haut fonctionnaire, à qui on prête des ambitions présidentielles au Bénin en 2011, « il ne peut pas y avoir de croissance durable sans des institutions politiques, judiciaires et financières solides ». Le droit existe mais les mentalités, la corruption ou la bureaucratie freinent toujours son application. « Est-il normal que le continent soit toujours exportateur net de capitaux ? », s'interroge-t-il en déplorant la faiblesse du système bancaire malgré une épargne domestique abondante et un secteur privé en plein boom. « Nous devrions même créer un marché hypothécaire pour soutenir l'accession à la propriét頻. Cependant, les choses, selon lui, évoluent dans le bon sens : « Je suis convaincu que l'Afrique peut devenir, dans cinq ou dix ans, une nouvelle puissance émergente. » Avec un autre espoir : que l'Europe et la France regardent l'Afrique comme « un nouveau partenaire » et non plus comme un continent sous perfusion. E. B. (1) : « L'émergence de l'Afrique », regards croisés de Paul Biya, Abdoulaye Bio Tchané et Youssou N'Dour (Ed. Cherche Midi).
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