St Hubert lance la première margarine bio

groalimentaireLe David St Hubert a une nouvelle fois damé le pion au Goliath de la margarine, Unilever. La PME de Nancy, rachetée en 2007 par le groupe britannique Dairy Crest, avait déjà été la première à lancer une margarine allégée en 1981, une autre enrichie en oméga 3 en 2002, ou à signer la charte du PNNS (programme national nutrition santé) dès février 2008. Elle innove de nouveau, aujourd'hui, en lançant la première margarine biologique. « La nouveauté est indispensable sur ce marché en perte de vitesse », explique son directeur général, Patrick Cahusac.Les ventes de margarine régressent en effet de 3 % environ, contre 1 % pour le beurre, ses consommateurs faisant plus que les autres la chasse aux mauvaises graisses. Mais à l'intérieur de ce marché, les produits orientés « santé douce » sont en hausse d'environ 3 %, quand ceux de santé active (lutte contre le cholestérol) chutent de 10 %. « Cela tombe bien, nous sommes leader sur la santé douce », se félicite Patrick Cahusac.Pour mettre au point sa margarine biologique, St Hubert (150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008 et 35 % de part de marché, contre 41 % pour Unilever), a donc fortement bénéficié de son expérience acquise en matière de diminution des matières grasses ou des conservateurs. Elle ne contient, ainsi, que 58 % de matières grasses et beaucoup d'oméga 3. Pionnière sur son segment, elle rejoint un marché du bio en progression en France de 65 % depuis trois ans, même s'il ne représente encore que 2 % du total des achats alimentaires. Selon le directeur général, deux freins ralentissent encore la croissance du bio : le manque de visibilité et le prix. 1,95 euro la plaquettePour remédier au premier, St Hubert a conçu un packaging très dépouillé, donc visible en rayon, et soutiendra son lancement grâce à 1,5 million d'investissements publi-promotionnels, dont une campagne en télévision début novembre. Le prix, quant à lui, de 1,95 euro, est 25 % plus cher que celui du produit conventionnel, contre plus de 50 % en général pour l'offre biologique.Patrick Cahusac en attend donc beaucoup. « Le bio peut rapidement atteindre 6 % des ventes de margarine et, dans ce cas, il représentera environ 10 % de notre chiffre d'affaires », estime-t-il. En attendant, comme tous les fabricants de bio, il sera vite confronté au problème des approvisionnements en matières premières. L'huile de colza, principal ingrédient à côté de celles de palme et de coprah, vient pour le moment d'Allemagne et de Belgique. Mais des négociations sont en cours avec des agriculteurs du nord-est de la France pour rapprocher encore l'approvisionnement.Sophie Lécluse
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