Lazard attend son leader

C'est un vrai choc qui ébranle la maison Lazard. Mercredi soir, la banque franco-américaine a annoncé le décès de son emblématique PDG, Bruce Wasserstein. Agé de 61 ans, il avait été hospitalisé dimanche pour une arythmie cardiaque. Il est enterré aujourd'hui à New York dans une stricte intimité. Sa disparition surprise est un nouveau séisme pour Lazard, quatre ans après celui provoqué par son introduction en Bourse. Le conseil d'administration a désigné le vice-président, Steven Golub, comme directeur général par intérim. Le conseil d'administration se réunira mardi 27 octobre pour choisir le nouveau patron de Lazard et également valider les comptes du troisième trimestre. Pour l'heure, le flou règne, puisque aucun candidat ne s'impose véritablement. Le choix d'une personne externe semble peu probable. Après son décès soudain, une rupture semble difficile. Steven Golub, qui était son adjoint, fait figure de choix logique dans la continuité. Avec vingt ans de maison, il incarne l'histoire de la banque et est apprécié par la majorité des associés en interne. Mais il a l'inconvénient de son age avancé, 63 ans, ce qui pourrait le pousser à être un successeur de transition. D'autres banquiers pourraient lui disputer cette place comme Charles Ward, Jeffrey Rosen ou Gary Parr. la question du pouvoirTous ont l'avantage d'avoir été des collaborateurs de l'ancien patron de Lazard. Mais le premier est aujourd'hui responsable de l'activité gestion d'actifs, qui, si elle monte en puissance, n'est pas le c?ur de métier de Lazard. Jeffrey Rosen est l'homme fidèle qui a suivi Bruce Wasserstein depuis vingt ans. Enfin, Gary Parr, jeune dans la maison, a davantage le statut de « grand banquier » comme l'était Bruce Wasserstein. Le nommer serait en quelque sorte un coup de poker dont Lazard a le secret. Reste aussi à savoir si les administrateurs choisiront un ou plusieurs successeurs. Ils pourraient décider de scinder la fonction de PDG et de nommer un président et un directeur général. Cette solution duale aurait le mérite d'assurer un équilibre entre un grand banquier et un manager, un ancien et un nouveau ou entre un Américain et un Européen. Lors du prochain conseil d'administration seront aussi attendues les positions des héritiers de Bruce Wasserstein, qui contrôlait, avec sa famille, 11 % de Lazard. « La vente de ses titres n'est pas une source d'inquiétude », explique Bruno Roger, président de Lazard à Paris. Du côté de Natixis, qui détient 5,7 % du capital, on assure « confirmer et maintenir » la participation. La banque est « très satisfaite » de son partenariat en marché de capitaux. Quoi qu'il en soit, les associés ? dont Bruce Wasserstein était le chef de file ? se retrouvent sans grand leader et actionnaire. En interne, ils ne semblent en tout cas pas préoccupés pour l'indépendance de Lazard, qui met un point d'honneur à les maintenir au niveau de 50 % du capital. Pour l'heure, c'est la question du pouvoir qui se pose. Un sujet qui a souvent mené à des guerres chez Lazard.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.