DSK repeint en rose le FMI en vue d'une candidature en 2012

A chaque passage en France, une piqûre de rappel. Et cette fois un tout petit peu plus. Invité lundi de la matinale de France Inter, Dominique Strauss-Kahn a adressé un message à tous ceux qui à gauche veulent l'enfermer dans l'aile droite du Parti socialiste : le directeur général du FMI oeuvre au sein de « la gauche mondiale » pour organiser « la régulation » de l'économie, ce qui vaut à ses yeux tous les brevets de réformisme social. Lyrique, il a lancé que ce sont « les idées de la gauche qui font avancer le monde ».DSK s'est même appuyé sur la victoire du Parti socialiste aux élections locales en Grèce pour vanter « les nouveaux programmes du FMI » qui « sont conçus de telle manière qu'on revienne à l'équilibre mais que ça se fasse en protégeant les plus démunis, les plus vulnérables ».Contraint à un devoir de réserve sur la politique hexagonale, et ce tant que dure sa mission à la tête du FMI, Dominique Strauss-Kahn a rappelé que sa mission à Washington « occupe tout son temps ». S'offrant même le plaisir d'une pirouette : « Les statuts du FMI ne m'interdisent pas de dire que j'adore les pâtes à la sauce tomate et pourtant je ne le dis pas ! »Ligne rougeMais il a frôlé la ligne rouge en se disant notamment « très attentif à la situation française, à la fois à la situation de ses finances publiques mais, au moins autant, à sa cohésion sociale ». Il a aussi écarté les critiques de ceux qui à gauche accusaient le FMI d'avoir, avec un de ses rapports, fourni des arguments à Nicolas Sarkozy et à son gouvernement sur le report de l'âge légal de la retraite. « Pour la France, le rapport du FMI sur les retraites disait surtout qu'il fallait financer les retraites par le capital », a-t-il asséné.Champion de la gauche dans les sondages sur la présidentielle, DSK s'est dit « ravi ». Mais lié par un pacte de non-agression à Martine Aubry, première secrétaire du PS et possible présidentiable elle aussi, il a souligné qu'il respecterait les procédures arrêtées par son parti pour la désignation du candidat de 2012. Le calendrier du PS prévoit un dépôt des candidatures avant l'été et l'organisation de primaires à l'automne 2011. Mais plusieurs présidentiables, parmi lesquels François Hollande et Ségolène Royal, veulent anticiper les échéances. « Autant le président Sarkozy sort affaibli de ce remaniement, autant le candidat Sarkozy sort de ce remaniement en campagne », a souligné lundi matin François Hollande sur RMC en appelant la gauche à s'organiser. L'intermède médiatique de DSK à Paris, avant une entrevue mercredi avec Nicolas Sarkozy, s'inscrivait dans cette accélération.
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