En Italie, Berlusconi est fragilisé par le départ des ministres pro-Fini

Après avoir quitté de force durant l'été le parti du peuple de la liberté (Pdl), le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini a franchi lundi une nouvelle étape dans sa séparation d'avec le président du Conseil Silvio Berlusconi. Comme il l'en avait menacé il y a dix jours, ses proches ont en effet remis lundi leur démission du gouvernement. Le ministre des Affaires européennes Andrea Ronchi, le vice ministre du Développement économique Adolfo Urso et deux sous-secrétaires d'État ont présenté leurs « démissions irrévocables ». « Le rapport de confiance envers le gouvernement n'existait plus », a expliqué le chef du groupe parlementaire de Futur et Liberté (Fli) Italo Bocchino. Dans l'entourage de Silvio Berlusconi, on crie à la « trahison » de la volonté des électeurs qui en 2008 avaient redonné une large majorité à la droite italienne. Malgré la démission de ces quatre membres du gouvernement, le président du Conseil a toutefois décidé d'aller de l'avant. Bien qu'affaibli, Silvio Berlusconi n'entend pas pour l'instant se mettre en retrait, comme l'a exigé Gianfranco Fini. Marginalisé par le Cavaliere, celui-ci a en effet officiellement demandé que Silvio Berlusconi présente sa démission et qu'il ouvre ensuite des négociations avec le parti Fli ainsi que les centristes de l'Udc pour constituer un nouveau gouvernement autour d'un nouveau programme. Mais le patron du Pdl flaire un piège pour l'écarter en douceur. Du coup, le fossé s'élargit entre ces deux composantes de la droite avec le risque d'une implosion définitive. règlement de comptes repousséConcrètement, le règlement de comptes est repoussé de quelques semaines, le temps d'approuver le budget 2011. Ensuite - probablement vers la mi-décembre -, Silvio Berlusconi devra affronter une motion de censure déposée par l'opposition de centre-gauche à la Chambre des députés où les voix des 37 « Finiens » sont décisives pour dégager une majorité. De son côté, le chef du gouvernement a annoncé qu'il demandera lui aussi un vote de confiance, en commençant toutefois pas le Sénat où il dispose, a priori, d'une majorité plus solide. Reste à savoir si, après être sorti du gouvernement, Gianfranco Fini prendra le risque de mêler ses voix à celles de la gauche pour faire tomber le Cavaliere. Une partie de ses électeurs pourraient ne pas le lui pardonner. Ni d'ailleurs certains des parlementaires de Fli. C'est en tout cas le pari de Silvio Berlusconi qui assure « qu'il obtiendra la confiance » comme en septembre dernier. Une mise en minorité devrait en revanche ouvrir la voie à un gouvernement de transition ou à des élections législatives anticipées. Robert Lavé
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