L'uranium s'envole

Plus 5 dollars en une semaine ! Le cours de la livre de «yellow cake», ces galettes d'oxyde d'uranium utilisées comme carburant des réacteurs nucléaires, a bondi la jusqu'à 58,50 dollars selon UX Consulting. Il s'agit d'un plus-haut depuis mi-2008: le minerai s'était longtemps traîné autour de 42 dollars la livre.Du côté d'Areva, on estime que ce rebond est lié «aux achats d e producteurs ayant des difficultés techniques de production ». C'est-à-dire, pas Areva, mais Energy Resources of Australia, la filiale uranium de Rio Tinto, qui a traversé une année calamiteuse côté production, en raison de minerais de faible qualité dans la veine exploitée. Mais les australiens ne sont pas seuls à intervenir. Avec ses 12 réacteurs en fonctionnement et ses 24 réacteurs nucléaires en construction, la Chine est aussi complice de cette hausse des prix. « Les clients asiatiques sont en train de constituer des stocks stratégiques et de précaution », confirme-t-on chez Areva. Avec l'explosion de la demande d'électricité et la construction de nouvelles centrales, le métal est en train de devenir un matériau stratégique pour de nombreux pays. Si la prise de conscience de cette dépendance a été progressive, elle s'est intensifiée avec la disparition programmée d'une des principales sources du métal ces dernières années : le recyclage des têtes nucléaires de l'armée russe en uranium civil. Un programme qui aura permis de convertir 20.000 têtes nucléaires, et qui doit arriver à échéance en 2013. Pas sûr que les nouvelles mines parviennent à compenser la décrue de l'offre. « Depuis que les russes ont annoncé la fin prochaine de leurs ventes d'uranium, les cours ne font que grimper », assure un gérant. Et la Russie n'est pas la dernière à rechercher de nouveaux gisements. Elle vient de signer, lors du G20 à Séoul, un accord d'approvisionnement avec l'Australie. En juin dernier, le russe Rosatom avait déjà pris le contrôle d'Uranium One, une société exploitant un des trois principaux gisements kazakhs d'uranium. Le pays dispose de 15 % des ressources mondiales du minerai, dont il est devenu premier producteur mondial en 2009. Aline Robert
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