Bataille de grosses têtes pour défendre les universités

A première vue, c'est une élection confidentielle. Mais en fait, l'enjeu et la mission sont de taille. Ce jeudi, le nouveau bureau de la Conférence des présidents d'université (CPU) va être élu pour deux ans et remplacera celui mené depuis 2008 par Lionel Collet (Lyon I). Si ce dernier avait conduit une liste unique, cette année présente un cas de figure plus classique avec deux listes concurrentes. « La particularité est que l'une des candidatures est tardive », note Jacques Fontanille, vice-président sortant de la CPU. La première à s'être déclarée est celle conduite par Alain Beretz, le président de l'université de Strasbourg, plus gros établissement français (45.000 étudiants) depuis la fusion des trois entités strasbourgeoises il y a deux ans. Il est associé à Jean-Paul Caverni (Aix-Marseille I) et Françoise Moulin-Civil (Cergy-Pontoise). Le second prétendant, le président de Panthéon-Assas (Paris II), a attendu le 30 novembre pour sortir du bois, associé à Yvon Berland (Aix-Marseille II) et Anne Fraïsse (Montpellier III) . « Nous sommes les challengers », sourit Louis Vogel, mettant en avant la « diversité » de son ticket (les tendances de gauche et de droite se côtoyant).Fédérer des voixQuoi qu'il en soit, le nouveau bureau aura la lourde tâche de porter la voix des universités à un moment charnière et très tendu de leur histoire : autonomie, appels à projets du grand emprunt, regroupements... le tout dans un contexte de contraintes budgétaires. Ce qui implique de fédérer des voix parfois divergentes tout en sachant s'imposer comme un seul homme face au gouvernement. Mais les chantiers urgents qui restent à achever rendent la tâche difficile. « Il faut améliorer le système d'allocation des moyens. L'autonomie ne doit pas être l'occasion de transférer les charges aux universités sans le moyens ad hoc. L'évolution de la carte universitaire doit être surveillée : le grand emprunt va exercer une forte pression sur les petites et moyennes universités. Nous sommes opposés à la désertification du territoire », détaille Alain Beretz, qui souhaite renforcer la force de proposition de la CPU pour « fournir à la société et aux entreprises des éléments de prospective de haut niveau ». Une préoccupation que partage Louis Vogel : « Pour renforcer les universités dans leur positionnement face au ministère, la CPU doit être en mesure de prendre proposition a priori. Face aux enjeux en cours qui vont changer la carte universitaire du pays, l'heure est venu de peser dans le débat public, de fournir des études et de renforcer le dialogue avec les grandes écoles », pointe-t-il.
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