Ils sont prêts à tous les compromis pour préserver l'emploi. Dans l'État du Wisconsin, les syndicats de l'industrie manufacturière (automobile, mécanique et autres machineries) sont contraints d'accepter le principe de salaires à deux vitesses. À contre-coeur. Car ce qui, crise oblige, se justifiait il y a quelque temps encore mais pour une durée déterminée, devient désormais monnaie courante. « C'est une capitulation »Chez Harley Davidson, par exemple, où le nombre d'ouvriers est passé de 1.600 avant la récession à 900 aujourd'hui, le système prévoit de payer 31 dollars de l'heure les salariés les plus anciens et seulement 18,5 dollars pour les plus récemment embauchés. À compétences et tâches égales. Dans un État où près de 15 % de la population active est employée dans l'industrie manufacturière, les accords conclus entre syndicats et patronat ont du mal à passer. « C'est une capitulation totale », explique le représentant syndical du fabricant de motos, cité par le « New York times ». « Ce qui était acceptable en période de ralentissement économique ne l'est plus aujourd'hui, assure-t-il, d'autant que les entreprises renouent avec les bénéfices. » Mais la marge de manoeuvre est faible, voire nulle, surtout avec un taux de chômage proche des 8 % dans la région. Chez Harley Davidson toujours, les syndicats ont donc accepté, en sus des revenus moindres pour les nouveaux embauchés, un gel des salaires pour sept ans. En outre, les avantages sociaux ont été réduits à néant. Pis, le principe tend à se généraliser. Chez General Motors, une entreprise sauvée de la faillite en 2009 et désormais « back on track », les salaires, au terme d'un accord passé en septembre avec le jadis puissant syndicat de l'automobile, l'UAW (United Auto Workers), sont passés de de 29 dollars de l'heure à 15,5 dollars. S. L-D., à New York

latribune.fr

15 Déc 2010, 23:52

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