Les assureurs européens résistent dans un environnement difficile

Confrontés l'an dernier à des conditions de marché difficiles, les grands groupes européens d'assurance ont fait preuve d'une belle résistance. « Dans l'ensemble, les résultats sont assez solides », résume Nicolas Jacob, analyste chez Oddo Securities. De fait, les bénéfices ont généralement progressé (voir illustration), sauf pour Axa, qui a subi une perte non récurrente de 1,64 milliard sur la cession d'une partie de ses activités vie au Royaume Uni, sans quoi son résultat net aurait progressé de 18 %. Dernier groupe à présenter ses résultats, mercredi soir, Generali a imité ses rivaux en annonçant un dividende en hausse (de 29 %, à 0,45 euro par action). La plupart des grands assureurs « composites » (combinant les activités vie et non vie) parviennent à afficher une rentabilité satisfaisante, voire excellente dans le cas de Zurich Financial Services (ZFS). Aviva se distingue lui aussi avec une rentabilité élevée et en forte hausse. Quant au géant allemand Allianz, il a confirmé sa suprématie en dégageant à lui seul un profit supérieur à celui de ses deux principaux rivaux, Axa et Aviva. Profitant de leur diversification, les leaders du secteur ont réussi à préserver, voire à améliorer leurs marges en adaptant leur portefeuille d'activités, tant en terme de produits que de zones géographiques. Ils ont d'ailleurs souligné leur volonté de se développer davantage dans les pays émergents. Axa a ainsi évoqué son intérêt pour l'Asie et l'Amérique du Sud, tandis que Generali a réitéré la « haute importance stratégique » de ses activités en Europe de l'Est, dont la contribution au résultat opérationnel a bondi de 1,8 %, en 2007, à 9,3 % l'an dernier. Repositionnements accélérés« En assurance de personnes, les grands groupes, mis sous pression par le niveau historiquement bas des taux d'intérêt à long terme, ont accéléré leur repositionnement sur les produits les plus rentables comme la prévoyance et la santé dans les pays matures, tout en augmentant leur collecte dans les pays émergents », analyse Nicolas Jacob. Une stratégie qui a notamment permis à Axa de doper sa marge sur affaires nouvelles de 4,3 points, à 22,3 %. En assurance non vie, « la sinistralité, bien qu'à des niveaux élevés, a commencé à baisser, au moins en terme de fréquence. Et les assureurs sont parvenus à enclencher un cycle de hausse de leurs tarifs pour les principaux risques de particuliers, notamment l'automobile et l'habitation », note Nicolas Jacob. Ils sont ainsi parvenus à maintenir leurs ratios combinés, qui rapportent le coût des sinistres et les frais de gestion aux primes encaissées, sous la barre de 100 %, synonyme de rentabilité technique. Voire de les améliorer, à l'image d'Axa et d'Aviva. Mais ces ajustements stratégiques exigent de nouveaux investissements, ce qui explique la difficulté des assureurs à réduire leurs frais de gestion. Enfin, avec de bons résultats et des plus values latentes en hausse grâce à la baisse des taux longs, les assureurs ont profité de l'exercice 2010 pour renforcer leur solvabilité, à l'exception d'Aviva.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.