Crispations sino-américaines sur le yuan

Comment répondra le premier ministre chinois, Wen Jiabao, aux menaces de sanctions commerciales que 130 membres du Congrès américain poussent Washington à lancer à l'encontre de la Chine pour manipulation de sa monnaie ? Vraisemblablement par un nouveau cri d'indignation, à l'image de celui lancé le week-end dernier à la clôture de la session annuelle du Parlement chinois, où il avait à la fois dénoncé le « protectionnisme » de ceux (Américains en tête) qui veulent imposer à la Chine de réévaluer le yuan et « le viol de la souveraineté chinoise ?». Après un an de tentatives de rééquilibrage des relations sino-américaines, l'heure de la confrontation a aujourd'hui sonné. Et le pouvoir de Pékin n'est plus à démontrer. La Chine est le premier créancier des états-Unis, ses caisses regorgeant de 889 milliards de dollars de titres de la dette publique américaine sur un total de 3.710 milliards de bons du Trésor détenus par les investisseurs internationaux. Dénoncer la sous-évaluation du yuan, c'est enfoncer une porte ouverte. Après avoir laissé la «  monnaie du peuple » se revaloriser d'un peu plus de 20?% face au dollar de la mi-2005 à la mi-2008, Pékin a rétabli officieusement un lien fixe entre les deux monnaies, maintenant le couple autour de 6,82, à coup d'interventions massives sur le marché des cwhanges. Mais les états-Unis hésiteront à coup sûr le 15 avril, date de la publication de leur rapport annuel sur le marché des changes, à accuser nommément Pékin de manipulation monétaire. Ce serait passer de la guerre verbale à la guerre commerciale. I. C.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.