queBarclays tente de limiter les dommages provoqués par ses actifs toxiques. La banque britannique a annoncé hier une transaction inhabituelle, vendant pour 12,3 milliards de dollars (8,4 milliards d'euros) d'actifs toxiques à une société de gestion, Protium Finance. Celle-ci, créée pour l'occasion et dirigée par deux anciens employés de Barclays, est essentiellement financée? par un prêt de Barclays de 12,6 milliards de dollars.« Nous transformons ces actifs en un prêt », résume Chris Lucas, le directeur financier de Barclays. Quel intérêt ? Barclays estime que la meilleure façon de rentabiliser ces actifs est de les conserver dix ans, en engrangeant le cash-flow qu'ils génèrent (environ 100 millions de dollars par mois). Mais en les conservant dans son bilan, la banque s'expose à leur valeur de marché, par définition très volatile. exposition non réduiteÀ la place, elle aura désormais dans ses comptes un prêt du même montant, dont la rémunération est prévisible. « Cette meilleure prédictibilité doit nous permettre d'augmenter notre volume d'affaires à terme », estime Chris Lucas.Pour autant, cette transaction ne réduit pas l'exposition de Barclays aux actifs toxiques. Si ces produits se révèlent sans valeur, Protium Finance ne pourra plus rembourser son prêt, et la perte restera à la charge de Barclays. De plus, du point de vue du régulateur, cela ne change rien en termes de risques, et Barclays ne pourra donc pas réduire le montant de ses fonds propres. La transaction concerne essentiellement des produits dits « monoline » (assurance contre des défauts obligataires), sachant qu'après cette transaction, Barclays conserve encore 38 milliards de dollars d'exposition au marché du crédit. Le fonds Protium Finance, sera géré par 45 anciens banquiers de Barclays. À terme, il devrait prendre plus d'indépendance. Il négocie d'ailleurs le rachat d'actifs toxiques d'autres établissements financiers.Éric Albert, à Londres

latribune.fr

17 Sept 2009, 1:51

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