L'énergie, relais de croissance des équipementiers télécoms

Stations de base fonctionnant à l'énergie solaire ou éolienne, routeurs moins gourmands en électricité, logiciels de gestion du réseau? Depuis quelques mois, les équipementiers en télécoms multiplient les initiatives en faveur du développement durable. Marketing pendant un temps, cet engouement répond aujourd'hui à un véritable enjeu financier pour le secteur. Même s'il pèse encore peu dans les comptes de résultats, le marché est estimé à plusieurs centaines de milliards d'euros.La facture électrique constitue une charge importante pour un opérateur télécoms. Un groupe comme France Télécome;lécom représente à lui seul environ 1 % de la consommation électrique française. Or, 40 % à 70 % des coûts liés à l'énergie proviennent, suivant le type de réseau, fixe ou mobile, de la seule consommation électrique des équipements. Du coup, proposer des appareils moins gourmands en énergie est devenu un argument commercial crucial pour les fabricants. « Nous avons développé des stations de base mêlant les technologies GSM et 3G qui consomment la même quantité d'électricité que les anciennes stations GSM », explique par exemple Christian Paquet, le vice-président en France de l'équipementier chinois Huawei.Les économies d'énergie ne sont pas le seul nouveau débouché visé par les équipementiers. En faisant fonctionner leurs stations de base avec des panneaux solaires ou des éoliennes, les groupes peuvent déployer des réseaux de téléphonie mobile dans des pays peu électrifiés et sans recourir à des énergies fossiles. Le cabinet In-Stat calcule ainsi que le nombre d'antennes de téléphonie mobile autonomes croît de 30 % par an en Afrique, Asie et Amérique latine. En 2014, 230.000 équipements de ce type pourraient être en fonctionnement dans le monde. surcoût amorti en 2 ans Alcatel-Lucent, qui a développé une station fonctionnant au vent et au soleil, estime que le surcoût d'investissement dans un équipement autonome par rapport à un générateur diesel peut être amorti en deux ans compte tenu des économies d'énergie réalisées.« Dans leur ensemble, les technologies de la communication ne représentent que 2 % des émissions de CO2. Mais elles peuvent fortement contribuer à réduire les émissions des autres », explique aussi Elaine Weidmann, directrice développement durable et responsabilité d'entreprise d'Ericsson, premier fabricant mondial d'équipements pour les opérateurs de téléphonie mobile. Tous les géants des télécoms voient ainsi l'optimisation des réseaux électriques comme un formidable relais de croissance. Cisco, le numéro un mondial des équipements pour Internet, explique que le réseau électrique est 100 à 1.000 fois plus étendu que la Toile. Le groupe prévoit de réaliser assez rapidement près de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires par an dans le « smart grid ». Soit à peine 1 % de ce que pourraient dépenser en cinq ans les grands producteurs mondiaux d'électricité pour améliorer leurs réseaux grâce aux technologies de communication.
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