Obama cherche auprès des syndicats des appuis pour sa réforme de la santé

États-Unis« Nous voulons que ?made in America? ne soit pas juste un slogan, mais une réalit頻, la petite phrase, prononcée par le président Obama à la convention de la fédération des syndicats américains, l'AFL-CIO, mardi soir, a déclenché un tonnerre d'applaudissements. Les militants avaient en effet de quoi être satisfaits : Barack Obama leur a assuré qu'il se battrait pour l'emploi et la classe ouvrière, pour les droits des travailleurs à se syndiquer? et pour la réforme du système d'assurance-maladie.Car si, pour la première fois depuis l'intermède Bush, un président a décidé d'honorer la convention syndicale de sa présence, ce n'est pas par hasard. Barack Obama, qui a gagné l'élection en partie grâce au soutien des syndicats, a encore besoin d'eux. « Notamment pour faire pression sur les représentants à la Chambre », explique Rachel McCulloch, professeur d'économie internationale à l'université Brandeis, dans le Massachusetts. Afin qu'ils offrent à Obama sa plus belle victoire : un vote favorable à la réforme du système d'assurance-maladie dans les prochains mois. réforme compromise En effet, face à l'hostilité d'une partie du Congrès, la réforme ? soutenue par les syndicats ? est pour l'instant compromise. Or, « les représentants à la Chambre, élus pour deux ans seulement, sont grosso modo toujours en campagne et ont besoin de financement et de soutien », poursuit cette spécialiste. Lesquels peuvent venir des syndicats? De même, la décision, vendredi dernier, d'imposer une taxe de 35 % sur les pneus en provenance de Chine, n'est pas fortuite. Certes, selon le calendrier préétabli, le président devait, à cette date, décider de suivre ou non les recommandations faites par l'International Trade Commission. Or, cet organe du département du Commerce, chargé d'étudier les plaintes déposées par les représentants d'un secteur industriel ou, comme dans le cas des pneus, par un syndicat, avait conseillé au président de contrer l'afflux de pneus « made in China » avec des surtaxes. De fait, entre 2004 et 2008, le nombre de pneus importés de Chine aux États-Unis a plus que triplé. Conséquence : les destructions d'emplois dans le secteur se sont accélérées aux États-Unis, plus de 6.000 emplois ont ainsi été perdus sur la même période, soit une réduction des effectifs de plus de 14 %. De quoi parler de forte perturbation du marché ? comme la clause signée par la Chine lors de son accession à l'Organisation mondiale du commerce, l'autorise? Autant dire, donc, que le président avait toutes les raisons de la faire jouer. Même si, auparavant, George Bush ne l'avait jamais fait? « Non seulement Obama doit courtiser les syndicats sur l'emploi, mais en plus, il doit clairement se démarquer de la politique de George Bush, y compris en matière de commerce international », relève de son côté Ralph Ichter, président d'Euroconsult, un cabinet spécialisé à Washington. Si cet expert ne croit pas à une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine avec le pneu, il se demande toutefois s'il ne va pas y avoir une multiplication de plaintes, venant d'autres secteurs s'estimant eux aussi lésés par les importations en provenance de Chine. Le président Obama devrait alors réagir à chaque fois. Au risque d'accroître les soupçons de protectionnisme. Lysiane J. Baudu, à Washingto
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